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Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1827-1828, Tome 18.djvu/136

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« qu’ici, sans réclamations, le jugement de MM. les commissaires de l’Institut ; mon silence prouve, tout au plus, le prix que j’attache à ce jugement, le respect que je professe pour la personne des commissaires, enfin le peu d’empressement que je mets à tirer avantage de mes recherches géométriques. »

Le fait est que le mémoire sur la théorie des polaires réciproques et celui qui a pour objet la théorie générale du centre des moyennes harmoniques, dont il a été rendu compte l’année dernière à l’Académie, par M. Cauchy[1], composent les prêliminaires d’un grand travail sur les propriétés des lignes et des surfaces géométriques, déjà annoncé dans le Traité des propriétés projectives des figures. Les occupations de mon service militaire ne m’ont pas permis, jusqu’à présent, de perfectionner et de mettre au jour ce travail, et je suis encore moins à même de le terminer, depuis que son excellence le Ministre de la guerre m’a chargé de créer le cours de mécanique appliquée aux machines, à l’école spéciale de l’artillerie et du génie, à Metz[2]. Mais si, dans cette position, j’ai dû renoncer à l’idée de poursuivre et de publier

  1. Voy. Annales, tom. XVI, pag. 349.
  2. Personne n’a été plus fâché que moi de voir M. Poncelet chargé de ce cours ; je m’en suis expliqué à son ami le colonel Vainsot, dès qu’il m’en a donné la première nouvelle, et plus tard j’ai dit publiquement ce que j’en pensais (tom. XVII, pag. 274). Il ne manque pas en effet d’hommes propres à appliquer les sciences et on ne saurait laisser trop de loisirs au petit nombre des esprits privilégiés qui peuvent en reculer les limites. Malheureusement tout le monde ne pense pas ainsi. La roue à aubes courbes de M. Poncelet lui a valu d’honorables récompenses, et sa théorie des polaires réciproques (Annales, tom. VIII, pag. 201), bien que d’une toute autre importance, a passé pour ainsi dire inaperçue.

    Mais, parce que M. Poncelet est empêché de publier les résultats de ses recherches, s’ensuit-il que tout le monde sera tenu de se croiser les bras pour l’attendre ? Je ne puis me persuader qu’il pousse l’exigence à ce point.

    J. D. G.