Page:Annales de philosophie chrétienne vol 40, 1850.djvu/291

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


19. — Bouddha, manifestant sa doctrine, prononça ces mots : « L’homme qui met sa volupté et sa passion à rechercher un nom, est semblable à un parfum qui brûle, tandis que tous les hommes respirent son odeur ; il ne peut s’exhaler qu’en se consumant lui-même. La fausse gloire des insensés, qui recherchent les flatteries, sans se mettre en peine de la vérité, ne les délivre pas, malgré leur repentir, des peines de ce nom illustre qu’ils ont acquis et qui fait leur tourment(291-S). »

20. — Bouddha, manifestant sa doctrine, prononça ces mots : « L’homme qui convoite les richesses est semblable à un jeune enfant qui, avec la pointe d’un couteau acéré, veut goûter du miel : sans avoir eu le tems de savourer ce qui n’a fait qu’effleurer ses lèvres, il ne lui reste plus que les cuisantes douleurs d’une incision à la langue(291-T). »

21. — Bouddha, manifestant sa doctrine  ; prononça ces mots : « Les tourments de l’homme, entravé dans la famille par une femme et des enfants, sont plus terribles que les chaînes de fer qui tiennent un homme, pieds et poings liés, dans l’intérieur d’une prison : quoiqu’il soit gardé à vue, encore y a-t-il pour lui un jour de délivrance. L’homme qui s’est passionné pour sa femme et ses enfants, bien qu’il en ait éprouvé des tourments semblables à la morsure du tigre, parce qu’il s’est mis lui-même dans ces tortures, jamais pour lui ne se lèvera le jour de délivrance(291-U). »

monde, si les bouddhistes ne prenaient pas au pied de la lettre le mot que tout n’est qu’illusion, qu’il n’existe rien de réel, que nous ne sommes qu’un songe de Brahma, et que cet univers n’est qu’une grande maya, ou illusion.

(291-S). Ce précepte serait tout à fait évangélique si l’on ne proclamait pas que même le repentir ne délivre pas des fautes du péché  ; car, notez qu’il ne s’agit pas de l’autre monde.

(291-T). Très-belle sentence exprimée par une image juste et ingénieuse.

(291-U). C’est ici un des préceptes où l’on reconnaît le plus la fausseté de la doctrine bouddhique. Il y suppose que l’état le plus naturel, c’est-à-dire l’état même où Dieu a voulu placer l’homme, est un obstacle insurmontable à la délivrance. On dirait que tous les souvenirs, tous les