Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 1.djvu/21

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distribuées avec ordre et placées aussi bien sur la tige que sur les branches latérales et sur les lambourdes ; elles doivent être longues ou courtes, selon la place qu’elles occupent, et garnies d’yeux dans toute leur longueur, depuis la base jusqu’au sommet. Elles doivent être perpendiculaires, bien implantées à la surface de la branche et ridées à leur base.

L’épine est une condition sine quâ non de bon augure, excepté peut-être dans les semis de dernière génération.

La feuille doit être élégante, brillante, distribuée avec goût et placée régulièrement. La forme est indifférente, pourvu qu’elle soit belle. Elle doit être lisse, luisante, d’un vert pur, foncé ou clair ; ne se repliant pas dès sa naissance, vers le bas, ronde ou longue, plane ou à bords latéraux légèrement relevés et seulement arquée vers sa pointe. Le tissu doit être serré, la page mince, les incisions ou la serrature profonde et régulière. Les nervures apparentes, saillantes, et la médiane, bien prononcée et droite, doit s’étendre jusqu’au sommet de la feuille. Le pétiole doit être long et grêle.

Le semis à bois inerme et à feuilles épaisses et cotonneuses, dénote un fruit d’été musqué ou un fruit d’hiver à cuire.

Un beau bois sans épines et à feuilles en cuiller, dénote également un fruit d’été.

Le caractère le plus mauvais est celui d’un bois mal porté, diffus, court, grêle et formant charmille.

D’après M. Bouvier, il faut examiner le semis lorsque les deux premières feuilles se montrent après les cotylédons : si elles sont fortement incisées, c’est un signe de bon augure ; si elles sont entières ou peu incisées, les jeunes plants sont à rejeter.

Enfin, un caractère général de bon augure dans le semis est un facies ayant des rapports avec celui de nos bonnes variétés connues.

Depuis les premiers travaux de Van Mons et des pomologues du Hainaut, suivis de ceux du major Esperen et de S. Bouvier, de nombreux émules et continuateurs ont surgi de tous côtés et viennent journellement apporter leur contingent d’efforts pour l’amélioration des espèces fruitières. Pendant que la Belgique continue à faire progresser le genre poirier, sans toutefois négliger les autres fruits, et que la France suit son exemple, l’Angleterre et l’Amérique nous fournissent, en quantité, de magnifiques pommes, prunes et pêches nouvelles. Enfin, dans tous les pays, on forme des sociétés et des jardins d’expérience pour centraliser les collections d’élite et pour répandre ensuite ces richesses horticoles.

Espérons que cet élan général en faveur de la pomologie, produira de grands résultats, et qu’il en sortira de nouvelles sources de bien-être et de jouissances pour les nations.

A. Bivort.