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seconde, mentionnée dans la seconde édition que le comte Odart a publiée, en 1849, de son Ampélographie universelle ou Traité de tous les cépages connus, renfermant la description de 700 à 800 espèces et variétés, parmi lesquelles est décrite la famille des muscats.

M. Vibert, l’un de nos savants correspondants, à qui nous nous sommes adressé pour avoir quelques renseignements sur cette variété, a bien voulu nous dire que ce muscat a fait partie d’une collection de vignes donnée autrefois, par M. de Candolle, à M. Millet, président de la Société d’horticulture d’Angers et membre correspondant de notre commission de Pomologie ; il croit que cette vigne est la même que le Frontignan blanc musqué. Malgré la ressemblance que nos propres observations nous ont fait trouver entre le muscat blanc hâtif du Jura et le Frontignan blanc musqué, nous pouvons affirmer que le premier de ces raisins mûrit toujours chez nous en même temps que le chasselas blanc de Fontainebleau, tandis que le second n’est guère que de quelques jours plus précoce que le Frankenthal, qui mûrit, comme tout le monde sait, très-difficilement en espalier à l’air libre. Nous supposons, d’après tout cela, que le muscat blanc hâtif du Jura est une variété précoce du Frontignan blanc musqué, et nous le recommandons, par conséquent, comme un raisin précieux pour la Belgique, où la précocité est un grand mérite. Il est très-rare qu’il manque de mûrir chez nous, quand il est exposé au midi.

Ce muscat a les feuilles petites, profondément dentées, le pétiole gros, à peine canaliculé et rougissant légèrement. Les grappes sont moyennes, coniques, jamais ailées. Les grains plutôt serrés que lâches, sont marqués de taches fauves ou marron, d’un vert jaunâtre transparent ; ils sont croquants et musqués, d’une saveur douce et très-agréable.

Il est nécessaire de défendre le muscat blanc hâtif du Jura contre la voracité des oiseaux, qui en sont très-friands.

L. de Bavay.