Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 3.djvu/114

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Fraises de M. Lorio.


M. Lorio, de Liége, après avoir bravement porté le fusil sous l’Empire, l’a déposé pour manier la serpette et la bêche. Ses succès, comme horticulteur, sont trop connus pour qu’il soit nécessaire de les rappeler ; c’est surtout dans la culture des fraises, sa spécialité favorite, que son active et persévérante industrie s’est vue le mieux récompensée. On en jugera déjà par les six variétés suivantes qu’il a obtenues de semis, et qui ne sont pas, il s’en faut bien, ses seuls titres à la reconnaissance des nombreux amis de ce bon et beau genre.


Fraise Léopold.

Le nom, si cher aux Belges, donné à cette fraise par M. Lorio, montre assez la haute valeur qu’il lui attribue. Nous croyons, en fait, que, pour la saveur et le parfum, elle éclipse les meilleures qu’ait obtenues l’heureux semeur liégeois. La chair, d’un blanc rosé, contient une eau abondante d’un arôme délicieux. Sa forme est variable, irrégulièrement oblongue ou carrée. Elle mesure moyennement 4 centimètres de diamètre, mais son volume est parfois bien plus considérable. La couleur est pourpre plus ou moins foncé selon le degré de maturité et d’insolation. Adoptant la division de la saison des fraises en quatre périodes de quinze jours, nous dirons que la Léopold mûrit dans la seconde quinzaine, ou, si l’on aime mieux, qu’elle est de moyenne saison. Il est à regretter qu’elle soit si peu productive ! C’est un défaut que compensent peut-être d’éminentes qualités ; aussi quelques vrais amateurs lui réserveront encore longtemps une place dans leur fraisière.