Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 3.djvu/116

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Fraise excellente.

M. L. Van Houtte, de Gand, a été l’acquéreur et le parrain de cette estimable variété ; et, qu’il nous permette de le dire, sa prédilection pour cette enfant d’adoption pourrait être taxée de faiblesse ; non que cette fraise ne mérite à quelques égards son nom, mais elle nous semble néanmoins ne pouvoir être mise au premier rang, comme la Saint-Lambert, qui mûrit vers le même temps (moyenne saison). Recommandable par son volume, — 4 à 5 centimètres de diamètre transversal, — par sa saveur franche et agréable et enfin par sa productivité, elle a malheureusement le défaut d’être quelque peu creuse et neigeuse. Vient-elle à manquer un peu d’air et de soleil, quoique mûre, elle est d’un rouge-pâle peu attrayant, peu rassurant sur son degré de maturité.


Fraise Lorio.

Le fruit délicieux auquel M. Lorio, dans une extase bien concevable de paternité, a donné son nom, est moins gros que la Saint-Lambert ; sa couleur est moins foncée ; sa forme est plus ramassée, plus irrégulière. La Lorio nous semble surpasser l’autre, sa sœur puînée, en suavité, en arôme vineux ; mais, à notre grand regret, nous dénoncerons à sa charge certains amas de graines concrétionnées que nous avons parfois rencontrés sous la dent : tant il est vrai que la perfection est rare dans le monde des fraises comme dans tout autre monde !

Au surplus, ces deux aimables sœurs ont entre elles plus d’un trait de ressemblance quales decet esse sorores, et sont dignes toutes deux de nos hommages empressés.


C. Aug. Hennau.