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Prunier Sainte-Catherine.


Si l’on s’arrêtait seulement au nom, on devrait croire ce prunier très-répandu en Belgique ; mais qu’on ne s’y trompe pas, les arbres fruitiers, comme les hommes, portent parfois des noms qui ne leur appartiennent pas. En général, ce que l’on prend en Belgique pour la prune Sainte-Catherine, n’est autre chose que l’Impériale violette, et cette confusion ne laisse pas que d’être regrettable ; car cette dernière variété, qui n’a pour elle qu’une fertilité extraordinaire, donne des fruits d’une qualité médiocre et a fait du tort à la première, dont elle a usurpé le nom.

Soit par suite de cette erreur, soit que l’on ne sache pas cultiver convenablement le prunier de Sainte-Catherine, il est trop peu connu en Belgique ; il mérite cependant d’être propagé : c’est une variété de toute première qualité. Nous conseillons de l’élever en plein-vent dans les endroits les plus abrités du jardin, si l’on tient à une grande production, et en espalier au levant et au couchant, si l’on veut récolter de beaux fruits. Notre planche représente un spécimen de chacune de ces cultures. Nous insistons sur la nécessité qu’il y a de planter ce prunier dans un endroit abrité ; car, si l’on n’a pas égard à cette recommandation, les fleurs coulent et l’arbre, qui est d’une très-grande fertilité, ne produit que peu de fruits. On doit surtout le garantir des vents du nord et du nord-est, et ne jamais le planter sous de grands arbres, qui le priveraient de l’air nécessaire, dont il a grand besoin pour bien mûrir ses fruits. Nous recommandons particulièrement cette variété aux propriétaires des provinces de Liège, de Namur et de Hainaut ; elle y est, comme dans les environs de Paris, la meilleure qu’on puisse employer pour faire des pruneaux.

Le prunier de Sainte-Catherine est un arbre très-grand, très-vigoureux et qui porte bien sa couronne. Ses bourgeons sont gros, longs et d’un brun-clair-violet. Ses feuilles sont longues, ovales-sphériques, à dentelure nombreuse et bien découpée.

Le fruit, assez petit quand il est le résultat d’un plein-vent, de grosseur moyenne quand il a été récolté sur un espalier, est de forme ovoïde, légèrement renflé vers le sommet et divisé par un large sillon, très-caractérisé vers les deux extrémités.