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ZEND-AVESTA : YASNA 62. — ATASH NYAYISH


6 (16). feu, fils d’Ahura Mazda, donne-moi, quelle que soit mon indignité 21[1],
à présent et à tout jamais, le Paradis éclatant et bienheureux des justes.

Puissé-je obtenir la bonne récompense : bonne renommée 22[2], et pour mon âme paix de conscience à jamais 23[3] !
7 (18). Le feu d’Ahura Mazda s’adresse à tous ceux dont il cuit le repas et les banquets 24[4]. Il leur demande à tous bonne offrande, offrande de plaisir, offrande d’assistance, ô Spitama.
8 (21). De tous ceux qui passent le feu regarde les mains : « Qu’est-ce que l’ami apporte à l’ami ? Celui qui va et vient à celui qui ne peut bouger 25[5] ? »

Nous adorons le Feu bienfaisant, vigoureux, qui est un guerrier 26[6].
9 (24). Et si l’homme lui apporte du bois pieusement apporté, un Baresman pieusement lié en faisceau, ou de la plante Hadhànaêpaîa ; alors le feu d’Ahura, satisfait, sans déplaisir, bien rassasié 27[7], le bénit :

« Ici présenter au feu le Hôm et l’Urvaràm 28[8]. »

  1. 21. yà me aňhat afrasàoňhâo, yà me abhût ayogyatâ, ce qui explique le pehlvi man
    li havâ-ât (corrigé de hamanât) afràj-sazishn ; cf. LII, 1, n. 6.
  2. 22. Bonne réputation, ici-bas.
  3. 23. La paix de la bonne conscience devant le Pont Cinvat : v. XI, n. 32. Cette formule reparaît à la fin des Afringàns : nous en avons une paraphrase qui date de la restauration même du magisme : c’est dans la lettre que le Dastûr d’Ardshîr, Tansar, écrit au roi de Tabaristan : « tu as besoin de venir au secours de ton âme par des actions qui te fassent honneur dans ce monde et te soient utiles dans celui qui n’aura pas de fin » {Maçoudi, IX, 339). Ces mots semblent la paraphrase directe
    de notre formule : cf. XXX, 10 c, note 37.
  4. 24. khshafnimca sùirîmca, non point comme nous l’avons proposé (Études iraniennes,
    II, 161) « le repas du soir et le repas du matin » : khshafnim est bien le persan shâm « soir, repas du soir » ; mais sùirim n’est point « le repos du matin » ; car, bien que sùra soit une épithète de l’aurore, cela ne suffit pas pour transformer le sens de sûr « banquet » : la traduction sanscrite porte nityapâkam utsavapâkamca « le repas de tous les jours et le repas de fête ».
  5. 25. armaèshaidhè, armêsht, ajaňyama ; désignation de l’infirme ou du malade qui
    ne peut bouger.
  6. 26. Invocation au feu guerrier, insérée ici pour prévenir les idées fausses : « de corps, il est armêsht (invalide), dit le pehlvi, mais d’esprit, il est guerrier » (tanash
    armêsht, apash mînôi artèshtâr). Cf. Yt. XXIV, 26.
  7. 27. haghdhaňhum, sîr, triptas. — haghdhaňhum semble être un neutre adverbial, ha-ghdhaňhum « ayant sa nourriture ».
  8. 28. Pt4 : Hôm û urvarâm kôstak ol âtash yahbùnishn. Urvaràm représente le Ha-