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ANNALES DU MUSÉE GUIMET



moire ; et ensuite l’intelligence qui va grandissante 12[1] et celle qui n’a point besoin d’étude 13[2] ; et ensuite la vaillance virile,
5 (1). « au pied ferme ». En note : (Cf. Yt. X, 61, n. 100.), qui jamais ne s’endort 14[3], vite levée 15[4], toujours en éveil ;

et des enfants pour me protéger, bien doués 16[5], gouverneurs de la terre 17[6], chefs d’assemblée 18[7] ; de belle taille, bons, délivrant de l’angoisse 19[8] ; de belle intelligence, capables de faire prospérer ma maison, mon bourg, mon district, mon pays, mon empire 20[9].
  1. 12. masitem mazâoùtem, c’est-à-dire gôshôsrût khrat « l’intelligence reçue par l’oreille », laquelle s’accroît par l’étude : cf. page 183, note 22.
  2. 13. L’intelligence naturelle, l’âsnô khratu ; dite ici apairi-àthrem : le pehlvi a la glose suivante : man hêrpatistân là kart yakôyamûnit sakhun dânâkîhâ lâ khavîtûnît yamalalùnt « qui n’est pas allée à l’école et ne sait pas discourir savamment ». On serait tenté de croire que le pehlvi a lu apairi-aêthrem, mais aucun manuscrit ne présente plus cette lecture.
  3. 14. Suit une glose intercalée dans le texte : « un tiers du jour, un tiers de la nuit », qui rappelle que le prêtre peut dormir un tiers du jour et un tiers de la nuit (Vd. IV, 45, 123.) : il ne doit pas dormir au delà.
  4. 15. âsitô-gâtùm ; tîz min gâsash « vite hors de son lit » ; cf. Minôkhard, XVI, 47 : pa khaftan-gâh khvêsh khafted u sabuk dkhézhed, et Yasna I, note 14.
  5. 16. tuthiushàm âsnàm frazaintim, pâtakam nisargagunam putram (tr. sscr.).
  6. 17. karshô-ràzàm, litt. « qui met en ordre les Karshvares ».
  7. 18. vyâkhnàm, anjumanîk.
  8. 19. hâm raodhâm, hamrâst ; hvâpàm, khvâpar « bon, qui a bon cœur », cf. X, note 11 ; àzô-hùjim, mîn tangîh bôkht, min dûshakh « qui délivre de l’angoisse, de l’enfer » (le sanscrit a sahodakam navakâd ity arthas ; sahodakam n’est point la traduction, mais l’explication de àzô-hùjim par le parallélisme indien ; le fils sauve le père de l’enfer, parce qu’il peut offrir les sacrifices pour son âme). « Il paraît dans la loi, dit le Saddar (ch. xviii), que les bonnes œuvres de l’enfant profitent à ses parents, autant que s’ils les avaient faites eux-mêmes. Fils se dit pur, parce qu’un fils est le pont (pul) qui fait arriver à l’autre monde ». Celui qui n’a pas d’enfant restera à la tête du Pont Cinvat, quelque bonnes œuvres qu’il ait accomplies, sans pouvoir passer, et les àmshâspands qui passent là lui diront : « Âs-tu produit dans le monde là-bas un remplaçant pour toi ? »
  9. 20. daińhusastîm est traduit rûtastâk, rûstàk, daîńhu étant pris au sens étroit du persan xx, par suite « le groupe de dah » étant un rûstâk, un simple canton (p. 31). Je garde à daîńhu la valeur ancienne et par suite la daîńhusasti répondra, dans l’ordre temporel au domaine du Grand Roi, dans l’ordre spirituel à celui du Zarathushtrôtema. Cf. Shikand Gûmânîk, I, 18-19 : « les noms avestéens des cinq chefs sont mânvat, visavat, zañtuvat, dehavat, zarathushtrôtem ; et il y a un chef des chefs, qui est le Roi des Rois, le dehavat du monde » (u yak sarâ sar i hast shâhà-shâh dehavat i géhâ).