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ZEND-AVESTA : VISPÉRED. — KARDA 1

j’annonce et j’offre [ce sacrifice] au Maidhyôi-shema 11[1], où l’on fauche les foins 12[2] ; saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] au Paitish-hahya 13[3], qui donne le blé 14[4] ; saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à l’Ayâthrima 15[5] où la chaleur tombe et où se fait la saillie des troupeaux 16[6] ; saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] au Maidhyâirya 17[7], où le froid règne 18[8] ; saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] au Hamaspathmaêdaya 19[9], consacré aux œuvres de religion 20[10] ; saint, maître de sainteté.


3 (8). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à la Production des êtres 21[11] ; sainte, maître de sainteté ; afin qu’ils aillent se reproduisant 22[12].
  1. 11. La fête du mi-grand été (31 juin-4 juillet), commémorative de la création des eaux ; voir p. 39.
  2. 12. vàstro-dàtainya ; v. p. 39, note 31.
  3. 13. Paitish-hahya, fête de la fin de la moisson, commémorative de la création de la terre ; du 12 au 16 septembre ; p. 39.
  4. 14. Litt. « et au blé », habyèhè.
  5. 15. Ayâthrima ; fin du grand été ; fête commémorative de la création des plantes ; du 12 au 16 octobre.
  6. 16. Voir page 39, notes 13 et 14.
  7. 17. Maidhyàirya ; fête du mi-grand hiver, commémorative de la création des animaux ; du 31 décembre au 4 janvier ; p. 39.
  8. 18. saredhahê, sartik.
  9. 19. Hamaspathmaèdaya, fête commémorative de la création de l’homme, du 11 au 20 mars : voir p. 40.
  10. 20. aretô-karethnahè ; traduit « où l’on célèbre sacrifice, pun îzishn kartârîh », par allusion sans doute aux fêtes en l’honneur des Fravashis, qui remplissent ce Gâhânbâr et les cinq jours Gâthas qui suivent : voir p. 40.
  11. 21. gaèthanàm àonhairyèhê, gêhânàn yahvûnishnîli : à la Perpétuité de l’espèce.
  12. 22. yat âoùbairyô zizanen, man zak yahvûnishnîh zarahûnishn ; le ms. M6 au lieu de yahüùnishnih, a skadkànishnîh, c’est-à-dire que la vulgate voit dans ; âonhaîryô l’idée de devenir, de naître, comme dans àonhairy éhê, le mot étant ramené à ab « être », tandis que y voit « l’émission [du sperme] », le varshni-barshta (voir p. 39, n. 14), et ramène le mot à ab « lancer » : la glose est conçue dans le même sens : mâ gûshan gûsnîhic zarahûnishn râi dar apâyat « car il faut, pour engendrer, mâle et virilité ». Frâmjî entend dans le même sens ; il rend âonhairyô par nànkhe « il lance », ce qui suppose qu’il lit aussi shadkûnishnîh  : il traduit  : « j’invite au sacrifice le devenir du monde, qui fait engendrer les jeunes gens dans leur jeunesse, c’est-à-dire quand ils sont capables d’engendrer ; c’est-à-dire que les jeunes gens doivent chercher femme dans leur jeunesse ». Il est difficile de séparer àonhairyêhé de âonhairyô, et il faut faire de l’un et de l’autre un dérivé soit de ah « être », soit de ah « lancer » ; dans un cas àonhairya sera la production, la naissance, dans l’autre l’acte de génération ; et âonhairyô (pluriel de âonhairi  ?) signifiera soit « les producteurs », soit « les mâles ».