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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


Encore à la fin du ixe siècle, l’auteur du Dàdistan distingue dans le sacrifice une série de prêtres spéciaux, les uns n’ayant à faire que de réciter l’Avesta[1], les autres de s’occuper du feu, de l’eau, du transport des objets (XLVIII, 23). Le Dinkart (IX, 33, 5) fait célébrer un sacrifice à la résurrection par Zoroastre : Zoroastre est Zôt et il a Vohvast pour Hàvanan, Isvand pour Âtravakhsha, Vîshtâsp pour Srôshâvarez[2]. D’autre part au sacrifice final, qui, d’après le Bundahish (XXX, 30), est célébré par Ormazd pour écraser Ahriman, Ormazd est Zôt et Srôsh est Râspì : c’est déjà le sacrifice à personnel limité.


Pour célébrer le sacrifice, il ne suffit pas d’être Mobed, il faut s’être mis en état de pureté, avoir pris le Khôb. On distingue le grand Khôb et le petit Khôb, selon l’importance de la cérémonie principale. Pour célébrer le Vendidad ou le Yasna, il faut avoir pris le grand Khôb ; autrement dit, il faut avoir pris la grande purification, le Nὸ-shab Barashnùm[3], et étant en état de Barashnùm, célébrer au matin[4] le Yasna, avec le Khashnûman du Mìnô-nâvar. L’effet du grand Khôb dure quatre jours[5] : au bout de quatre jours, il est épuisé (tamâm, khilâs), et pour célébrer les grandes cérémonies il faut de nouveau se soumettre au Barashnùm. Le voyage rompt aussi les effets du Khôb. Pour paraître devant l’Âtash Bahrâm il faut également avoir pris le grand Khôb. Le petit Khôb est nécessaire pour les cérémonies secondaires, telles que le Srôsh Darûn. Il demande la récitation des chapitres ii à vi du Yasna.
  1. pun zag î nìtûm anbàm ìzishn pun 2 gabrâ shalìtâ yahvûnét kartan od danà dìu pun lûitîh unizârih lâ yâma tûnêt (II, 37).
  2. Vishtâsp, représentant le pouvoir temporel, est chargé de maintenir l’ordre, cf. page 283, note 40.
  3. Le Barashnùm de neuf journées : voir Vendidad IX.
  4. Le Vendidad se célébrant la nuit suivante.
  5.  : Le prêtre ainsi qualifié est dit yaozhdâthri mobed « Mobed en état de purification » et dans l’Inde Barashnûmwâlâ « qui a pris le Barashnùm ». On l’appelle aussi dans l’Inde : Pâv mahalnô kâm karnâr « qui peut accomplir les actes du lieu pur ».