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ZEND-AVESTA, — INTRODUCTION, IV : PARAGRA



II

Le Paragra comprend essentiellement la préparation des instruments et des offrandes, à savoir la préparation du Barsom, de l’Evanghin, de l’Urvarâm, du Jîvàm, du Hôm, de l’eau Zôhr[1].
Pour toutes ces cérémonies, il importe d’avoir de l’eau pâdyâb, ou eau pure, utilisable pour les cérémonies religieuses. Pour cela on prend un grand vase et un petit, on puise de l’eau dans le grand vase, on la verse dans le petit et quand l’eau déborde, on dit : « Réjouissance (Khshnaothra) à Ahura Mazda ! Ashem vohu ! », et en bâj[2] : « Purifiée soit la mer Frakh-kart ». On répète deux fois l’opération et le Khsnaothra en disant à la seconde fois : « Purifiée soit la mer Var-kash » ; à la troisième : « Purifiée soit la mer Pùiti[3] ! Purifiée soit toute la divine et pure rivière Ardvìsùr ! » L’eau est dès lors pâdyâb et pourra servir aux opérations qui suivront.


Barsom, Baresman. — On avise l’arbre dont on doit prendre les tiges de Barsom, les tâès[4]. Ou choisit des tiges fines, dont on enlève les feuilles et les nœuds avec un couteau à manche de métal ; puis, prenant dans la main droite le couteau et dans la main gauche le vase d’eau pure, on lave avec
  1. Dans tout ce qui suit nous traduisons ou résumons l’exposé traditionnel donné dans l’édition de Tahmuras (paragrū karvânî kîrîà ; pp. 4-23) et qui dérive par des intermédiaires à déterminer de la seconde partie du Nirangistàn. — Les Essays de Haug, 2e éd., p. 394 sq., contiennent un résumé qui semble pris d’une source analogue.
  2. Sans articuler. Il est défendu de parler au milieu de la prière, en mangeant, et durant les fonctions naturelles. Le bâj à table est un des signes auxquels les Musulmans reconnaissaient les Guèbres (Notices et Extraits, X, 151). Sur les diverses explications du bâj, voir Albìrùnì, Chronology, 204 ; Maçoudi, II, 108 ; Anquetil, Zend-Avesta, II, 598. — Les prières en parsi sont toujours dites en bâj.
  3. Frakh-kart est la forme pehlvie de Var-kash, Vouru-kasha ; sur la mer Vourukasha et la mer Pùitika, voir Vendidad V, 15-18 ; sur la rivière Ardvìsûr, voir Yasht V.
  4. tâè, le pehlvi tâk.

T. I. j