Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/100

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gées d’inscriptions, ou bien supportent une ou plusieurs piles de pierres servant de base à une longue perche ornée de lambeaux d’étoffe, ou quelquefois de drapeaux, remplacée chez les plus pauvres par une simple branche d’arbre vert. Ils sont entourés d’un parapet, de soixante à quatre-vingt-dix centimètres de hauteur, fait avec des fascines empilées et dépassant un peu le bord du mur, usage adopté sans doute pour faciliter l’écoulement des eaux de pluie ou de celles provenant de la fonte des neiges. Lorsque, dans les campagnes, le toit est fait simplement en planches, on le charge de grosses pierres afin d’offrir plus de résistance au vent violent de ces hautes vallées. Les maisons, même les plus pauvres, ont toujours au moins un étage sur rez-de-chaussée et souvent jusqu’à trois dans les villes. Le rez-de-chaussée n’est jamais habité, il sert d’étable, d’écurie et de magasin pour les marchandises et les provisions. On accède aux étages supérieurs au moyen d’un escalier fait d’un gros tronc d’arbre dans lequel sont taillées des encoches, à peine suffisantes pour y poser le bout du pied, très raide et rarement muni d’une rampe rudimentaire. Presque partout les façades sont enduites d’une sorte de crépissage au lait de chaux et ornées, à une certaine distance du toit, d’une large bande brune ou rouge qui se répète autour des fenêtres et de la porte. Cette peinture, renouvelée chaque année, donne à toutes les maisons un agréable aspect de propreté, malheureusement tout extérieur, car à l’intérieur elles sont universellement d’une malpropreté révoltante.

Au Boutan, où le bois abonde, les habitations sont généralement construites en bois de sapin et élevées sur des pilotis, à environ un mètre cinquante ou deux mètres du sol. Cet usage, qui se comprend dans les vallées basses et marécageuses, ne s’explique en pays sec et sur les montagnes que par une habitude irraisonnée.

Un trait caractéristique de la maison tibétaine, c’est la