Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/263

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tiennent sur le chemin du salut, et n’oubliera pas de demander avant tout le salut de l’univers entier : « Puissent tous les Tathâgatas résider en moi, m’instruire et m’éclairer par la science et la perfection, m’affranchir, me délivrer, me purifier et puisse l’univers entier être affranchi ![1] » L’homme véritablement pénétré de l’altruisme bouddhique renoncera même aux mérites de ses bonnes œuvres et demandera qu’ils soient attribués au salut commun de tous les êtres.

C’est, nous l’avons déjà dit, aux divinités inférieures qu’on s’adresse pour obtenir les grâces personnelles et matérielles, bonheur familial, santé, prospérité, réussite dans une entreprise, etc., et le plus souvent ces prières sont accompagnées de formules mystiques, dhâranîs, tenues pour posséder une influence irrésistible sur le dieu auquel elles s’adressent.

Il y a des dhâranîs à tout usage, pour se préserver des maléfices des démons, pour guérir des maux d’yeux, de la fièvre, etc. La plupart du temps elles se composent de mots de forme sanscrite sans aucun sens, entrecoupés d’interjections magiques telles que : Hrim, Khrim, Om, P’at, Svâhâ, dont chacune s’adresse particulièrement à une divinité. Voici, par exemple, la dhâranî qui assure la protection de la déesse Marîtchî : « Tadyathâ ! om ! Vattali ! Vadâli ! Parali ! Varâhamukhi ! Sarvadustânam ! Pradustânam ! Jharûra mukham bandhamukhi ! Jamdhaya ! Stamdhâya ! Mohâya svâhâ ! Om ! Marîcye svâhâ ! Om ! Vadhâli ! Vadâli ! Varâli ! Varâhamukhi ! Sarvadustânam ! Pradustânam ! Cakshus mukham bandhabandha svâhâ ! »

C’est naturellement au Bouddha lui-même qu’on attribue la révélation de toutes les dhâranîs.

Souvent aussi la prière est une simple invocation du nom

  1. Sir Monier Williams : Buddhism, p. 385.