Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ressemblent, mais sont absolument identiques de visage et d’expression, homogénéité voulue qui tient sans doute au dogme de l’unité et de l’identité de nature de tous les Bouddhas plus encore qu’à la tradition plastique. Ainsi que nous l’avons signalé plus haut[1], Dhyâni-Bouddhas, Mânouchi-Bouddhas et Pratyékas ne peuvent se reconnaître qu’à la couleur qui leur est attribuée (Çâkyamouni est jaune d’or, Vairotchana est blanc, Akchobya est bleu, Ratna-Sambhava jaune, Amitâbha, rouge, Amoghasiddhi, vert), à leurs gestes et à leurs attributs, ces derniers du reste peu nombreux. Or, comme il n’y a que cinq couleurs et neuf attitudes, plusieurs Bouddhas peuvent être et sont représentés d’une manière identique et la désignation de la plupart d’entre eux est purement conventionnelle et arbitraire. Les Bouddhas Yidams, qui ne sont que cinq, se distinguent facilement par leur couleur, et la présence de leur youm.

Comme les Bouddhas, les grands Bodhisattvas sont identiques de visage et d’expression ; tous portent la même couronne et les mêmes vêtements somptueux ; mais, outre leur couleur, on peut les reconnaître à l’image du Bouddha figuré sur le fleuron central de leur couronne, au nombre de leurs têtes et de leurs bras, à leurs attributs, aux animaux qui les accompagnent souvent, aux fleurs qu’ils tiennent ou qui se dressent à leurs côtés ; mais là encore il y a lieu à de fréquentes hésitations.

Pour les images des dieux, il y a une tradition hiératique qui permet de les déterminer assez facilement, au moins en ce qui concerne les principaux, encore que parfois ils soient susceptibles de changer de noms et de fonctions d’une province à l’autre.

Par contre la tradition hiératique a fixé les traits du visage et le costume des saints — disciples du Bouddha, introducteurs du Bouddhisme au Tibet, fondateurs de sectes,

  1. Voir page 197.