Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/268

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La Roue[1], symbole de la Loi, de la prédication sans cesse répétée de la Loi, et du cercle sans fin des transmigrations. Cette roue a quatre et le plus souvent huit rais. Parfois elle est entourée de flammes, ou bien chacun de ses rais se termine par une flamme, en souvenir, inconscient sans doute, de son origine première de symbole du disque solaire. Quelquefois aussi les rais se prolongent en dehors de la jante en une pointe triangulaire qui fait ressembler la roue sacrée à une roue de moulin. Elle repose habituellement sur un lotus.

Le Svastika[2], ou Croix gammée, le plus ancien des symboles indiens, que l’on suppose représenter soit le soleil (en tant que roue simplifiée et figurée seulement par quatre rayons), soit le feu comme figuration des deux aranis primitifs, ou morceaux de bois desquels on extrayait le feu par friction. Au Tibet, il symbolise la religion et paraît être particulièrement consacré aux Bouddhas personnifications de la lumière et de la vie, Odpagmed et Tsépagmed. Il affecte deux formes : l’une orthodoxe et de bon augure — les crochets des rayons tournés à droite ; l’autre hétérodoxe et néfaste — ses crochets tournés à gauche — , mais dans la pratique courante, il semble qu’on les emploie indifféremment. Souvent il est dessiné sur la poitrine d’Odpagmed ou de Çâkyamouni, considéré, on le sait, comme une émanation du précédent Bouddha. Comme symbole isolé, le Svastika repose presque toujours sur un lotus. Quelquefois, il est inscrit dans la roue ou le disque.

Le Vardhamâna ou Trisula, symbole de bonheur, sorte de trident incurvé en forme de croissant, le plus souvent placé au dessus de la roue. D’ordinaire ses trois pointes se terminent par un ornement en forme de trèfle. Quelquefois aussi la pointe du milieu se réduit à un simple renflement

  1. K’orlo, sc. Cakra.
  2. Yun-drung.