Aller au contenu

Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tous les Européens à qui il a été donné d’assister à des offices tibétains, entre autres le P. Huc et l’abbé Desgodins, s’accordent à reconnaître l’effet saisissant des chœurs, qu’ils ne craignent pas de comparer au plain chant de nos églises, et de la musique qui les accompagne, toute barbare qu’elle puisse paraître à l’oreille d’un dilettante.

Très primitifs, les instruments de la musique sacrée se composent de cymbales, de trompettes et de tambours. Les cymbales, en cuivre, sont de deux dimensions : les grandes nommées sil-smyan, servent au culte des Bouddhas, les petites, rol-mo, à celui des divinités inférieures et démoniaques. Il y a aussi deux sortes de trompettes à coulisses en cuivre, les petites appelées gye-ling[1], et les grandes, qui ont souvent près de deux mètres de longueur, ra-doung[2], sans compter la trompette, faite d’une conque marine, doung[3], qui sert particulièrement à appeler les religieux aux offices et à leurs divers exercices.

Les tambours (tchoï-na)[4] sont aussi de plusieurs dimensions : les grands étant suspendus et frappés au moyen d’un marteau de bois ; les petits, tenus à la main, mis en action au moyen de deux petites balles de bois ou de cuir, attachées par une lanière au milieu de leur caisse, qui viennent frapper alternativement les deux faces quand on les agite.

Ceci constitue l’orchestre réglementaire, on pourrait dire canonique, des cérémonies courantes, aussi bien des orthodoxes que des schismatiques ; mais, quand il s’agit des rites d’exorcisme, de magie et de sorcellerie, destinés à exercer une action toute puissante sur les dieux dont on invoque l’assistance et sur les démons que l’on se propose de

  1. Rgyas-gling.
  2. Rag-dung.
  3. Dung.
  4. C’os-rnga.