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moines des monastères environnants, qui y règnent en maîtres pendant trois jours ;

Celle du Dordjé (vajra) d’Indra, miraculeusement tombé du ciel et conservé, dit-on, au monastère de Séra, qui se célèbre le 27e jour du premier mois ;

Au commencement du troisième mois, exposition à Lhasa des vases et des peintures sacrées ;

Fin avril, fête de la conception ou de la naissance du Bouddha Çâkyamouni, correspondant au 15 du mois indien de Vaiçakha ;

Premier juin, fête du Nirvâna du Bouddha ;

Vingt-cinquième jour du dixième mois (octobre-novembre), fête de la mort ou de l’ascension au ciel de Tsong-Khapa, qui se célèbre dans tout le pays par des illuminations générales.

À ces fêtes régulièrement établies, il faut ajouter celles spéciales à chaque monastère, soit à l’anniversaire de sa fondation, soit à celui de la naissance ou de la mort de son fondateur.

Pour les laïques, ces fêtes sont l’occasion de réjouissances de tout genre et aussi de profits en raison des foires qui se tiennent à ces époques dans les villes ou autour des monastères. Les Tibétains, gens pratiques, trouvent ainsi le moyen de concilier la dévotion, le plaisir et les affaires.

Au point de vue religieux, elles sont toutes marquées de jeûnes (qui durent parfois plusieurs jours, comme par exemple pour le rite appelé Nyoungne[1] qui se prolonge pendant quatre jours avec une sévérité telle qu’il n’est pas permis d’avaler sa salive) et de cérémonies solennelles.

Ces cérémonies, qui portent différents noms suivant leur destination spéciale, sont toutes plus ou moins empreintes d’un caractère magique, leur but étant d’investir l’officiant

  1. Snyung-gnas ou Snyung-par-gnas-pai-tch’o-ga.