Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/282

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de toutes les qualités et de la puissance du Bouddha particulièrement invoqué, et même d’en faire une sorte d’incarnation temporaire de ce Bouddha, afin de se substituer à lui en vue du bien et du salut de tous les êtres qui vivent dans l’univers[1].

Quelle que soit leur intention les offices ont toujours sept phases :

D’abord l’officiant — qui doit toujours être un prêtre éminent par ses vertus et sa science des rites, — purifie sa personne par des ablutions et une sorte de signe de croix consistant à toucher, de ses deux mains étroitement unies, son front en prononçant l’invocation Om ; puis il touche de même sa poitrine, son estomac, son épaule gauche puis la droite en disant successivement Ah, Houm, Dam, Yam, et finit par Svaha, gestes et formules qui ont pour effet de faire entrer en lui le corps, l’esprit et la parole du Bouddha[2]. Il procède ensuite à la purification des ornements sacerdotaux, à la consécration de l’eau bénite, à la purification du temple et à l’expulsion des démons, tous actes qu’il exécute en prononçant des invocations mystiques ou magiques, dhâranîs, en faisant certains gestes également magiques, mudrâs, et en brandissant de sa main droite le dordjé.

Ces préliminaires accomplis, il procède aux sept phases (yang-lag-bdun) du sacrifice :

1o Invitation aux Bouddhas, Bodhisattvas et dieux, préparation du chemin qu’ils suivront ; envoi de chars ;

2o Bienvenue aux hôtes célestes ; il les invite à prendre les sièges préparés à leur intention ;

3o Présentation des offrandes : eau pour ablutions et pour boire, riz, gâteaux, fleurs, encens, lumières, musique ;

4o Chant d’hymnes de louanges ;

  1. Voir Si-dô-in-dzou, p. 31.
  2. L.-A. Waddell : Lamaism, p. 423. — Si-dô-in-dzou, p. 31 et suiv.