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Lhasa, environ deux kilomètres, dans la direction du nord-ouest, se dressent les trois sommets du fameux mont Potala, appelés Marpo-ri, Dziag-ri et P’a-mo-ri. Sur le Dziag-ri est construit le monastère de Dziag-ri-bidoung, et sur le Marpo-ri s’élève le monastère, ou plutôt la réunion de monastères, qui sert de palais au Dala’i-Lama et donne asile, prétend-on, à près de dix mille lamas. Ce palais porte le nom de Pobrang-mabrou ou Peroun-mabrou « ville rouge » à cause de la couleur de ses édifices[1] ; mais on le désigne habituellement sous le nom de la montagne qui le supporte, Potala.

Lhasa est le centre de l’instruction religieuse, non seulement pour le Tibet, mais pour toute la Mongolie ; c’est là que viennent prendre leurs grades en théologie tous les lamas ambitieux de s’élever au-dessus de la foule des simples Gélongs[2] ; aussi possède-t-elle deux écoles d’enseignement supérieur et plusieurs imprimeries. Son industrie principale consiste dans la teinture des étoffes de laine qu’on tisse dans le pays.

On rencontre encore, dans cette même province d’Ou, une trentaine de villes réputées importantes. Pour nous, elles n’ont rien de particulièrement intéressant, et nous nous contenterons de signaler la cité de Djachi, à 5 kilomètres à l’est de Lhasa, où tient garnison la partie principale du corps d’occupation chinois.

La province de Tsang (gTsang) — que les voyageurs européens et les géographes chinois appellent tantôt Dzang, tantôt Zang ou Zzang — s’étend au sud-ouest du Tibet, de l’Himâlaya occidental (monts Maryoung) jusqu’à la frontière ouest de celle d’Ou. Ces deux provinces constituent le Tibet central, ou Tibet proprement dit ; c’est la région

  1. Klaproth, Description du Tubet, Nouveau Journal Asiatique, t. VI, p. 244.
  2. d-slong, prêtre ordonné.