Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nomékhan, sous les ordres duquel sont placés les employés de rang inférieur chargés de l’administration, de la vérification des comptes, de la rentrée des impôts, de la justice, de l’armée, etc., tous nommés par les Kalons. Tous ces fonctionnaires, quel que soit leur rang, peuvent être choisis parmi les laïques ; mais, la plupart du temps, ces charges sont confiées à des Lamas, de sorte que l’administration est absolument à la dévotion et sous l’influence de la classe sacerdotale.

Le protectorat chinois est représenté à la cour de Lhasa par deux Kin-tchaï, ou résidents, qui surveillent les agissements du gouvernement tibétain, rendent compte de ses actes à Pékin et lui transmettent les ordres qu’ils reçoivent du ministère de l’intérieur. Ils sont aussi chargés de l’administration de quatre principautés enclavées dans le territoire tibétain et qui relèvent néanmoins directement de l’empereur de la Chine, celles de Tra-ya, de Tsiamdo, de Tachilhounpo, et de Sakya-kong-ma[1]. Ils exercent même un contrôle actif et une action directe sur les Dé-pas. L’armée d’occupation, peu nombreuse d’ailleurs et répartie en faibles garnisons sur divers points du pays, est placée sous le commandement de deux colonels (Tong-ling) chinois, résidant l’un à Lhasa et l’autre à Tsiamdo. En cas de guerre, celui de Tsiamdo est chargé du commandement en chef[2]. En temps de paix, ils ont dans leurs attributions le service de la poste et celui de la police. Quatre Léang-taï (trésoriers-payeurs) résidant à Tsiamdo, La-ly, Lhasa et Tachilhounpo[3], et un certain nombre de sous-intendants répartis dans les villes de garnison de quelque importance, assurent le service de la solde et de la subsistance de l’armée.

  1. C.-H. Desgodins, Mission du Thibet, p. 204.
  2. Id., id., p. 205.
  3. Id., id., p. 206.