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ET OUVERTURE DU FLEUVE ROUGE AU COMMERCE

sans compter celui de voir des compatriotes. Il est accompagné de M. Dumoulin, son grand vicaire, qui est, comme moi, de l’arrondissement de Roanne.

Les mandarins ci’aignaient que je ne partisse sans rien dire pour la résidence de Mgr Puginier, avec ma chalou]>i^, ainsi que je l’avais fait pour le voyage à Son-tay ; aussi des ordres ont-ils été donnés sur toute la ligne pour qu’à chaque relais les hommes soient prêts à partir sans retard. Ma lettre est parvenue H Ms"’ Puginier par le second courrier au moment où il se mettait en route. Nous passons ime charmante soirée avec Monseigneur et M. Dumoulin ; malheureusement je suis obligé de les quitter de bonne heure pour me reposer, et ces messieurs nous quittent à H heures du soir pour aller coucher à terre.

J’ai reçu aujourd’hui la réponse du vice-roi à ma demande au sujet des barques dont j’ai besoin pour remonter au Yûn-nàn : toujours refus formel, accompagné de flagorneries de tout genre et de raisonnement à la façon annamite.

30 décembre. — Je garde le lit une partie de la journée, M^"’ Puginier et M. Dumoulin viennent passer quelques moments au milieu de nous.

31 décembre. — Mgr Puginier, qui déjeune et dîne à bord avec M. Dumoulin, nous fait un magnifique cadeau de fruits et gâteaux du pays. Les mandarins travaillent Monseigneur pour qu’il me persuade que je ne puis remonter au Yùn-nân par le fleuve Rouge : il n’y a pas d’eau, et puis toujours les fameux rebelles aux Pavillons Noirs qui sont établis à Lâo-kaï.

1er janvier 1873. — lies équipages et le personnel européen, en grande tenue, assistent à la messe dite par M ? Puginier dans une petite chapelle située à l’entrée de la ville. Les matelots sont armés de leur chassepot. J’ai du garder le lit pendant toute la matinée et n’ai pu assister à cette cérémonie.

2 janvier. — Je suis mieux dispos aujourd’hui et je puis commencer à m’occuper un peu des aflfaires. A 4 heures du soir, je descends à terre pour inviter M^"’ Puginier à venir dîner à bord.

3 janvier. — J’écris aujourd’hui au vice-roi en lui retournant sa lettre du 29 décembre et lui réitérant ma demande contenue dans ma lettre du 27, au sujet des barques dont j’ai besoin. Je le préviens qu’il aura à me payer 10,000 taëls d’indemnité par mois, pour les frais qu’il m’occasionne en me retenant