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CHEZ LES HÉBREUX ET DANS L’ANCIENNE ÉGYPTE

Nous allons maintenant dire quelques mots des bâtons égyptiens qui sont arrivés jusqu’à nous. Il en existe dans les musées et dans les collections particulières un assez grand nombre. Le riche cabinet de mon savant et actif confrère, M. Emile Guimet, en possède un qui est remarquable surtout par la belle inscription dont il est décoré ; je le décrirai plus loin. Commençons par quelques généralités.

Les bâtons dont se servaient les Égyptiens étaient généralement d’une grande longueur ; il y en a depuis 1m 20 jusqu’à 1m 50 et même plus ; les bois le plus souvent employés sont le cerisier, l’acacia, le perséa (balanites ægyptiaca). Le cerisier semblait surtout jouir d’une grande faveur, car l’écorce de ce bois, enlevée avec soin, recouvre quelquefois des bâtons faits d’un autre bois. C’est mi procédé dont on se sert encore de nos jours pour la confection des pipes turques. II y a des bâtons à bois dressé et poli ; d’autres ont conservé leurs nœuds. Quelques cannes sont régulièrement cylindriques ; assez rarement elles vont en diminuant de grosseur à partir de l’extrémité tenue dans la main ; souvent au contraire le gros bout est en bas, disposition qui rendait le bâton plus dangereux lorsqu’il était employé comme arme.

Les bâtons égyptiens avaient, comme les nôtres, des têtes ou pommes de formes variées, telles que boules plus ou moins rondes, allongées ou aplaties, chapiteaux en fleurs de lotus, cônes tronqués renversés, etc., et pour ces appendices, on employait les métaux, les pierres dures, les émaux, les bois durs, l’ivoire, etc. L’une des cannes conservées au musée de Leyde est formée d’un roseau à cinq nœuds, surmonté de la tête hideuse de Bès, le dieu des recherches sensuelles. Les pommes étaient fixées sur le bâton au moyen de clous de bronze dont on possède encore plusieurs spécimens.

Quelquefois, au lieu de pomme, les bâtons égyptiens avaient à leur extrémité supérieure un petit branchement en forme de corne, constituant un cran sur lequel portait probablement un des doigts de la main pendant la marche.

Un assez grand nombre de ces bâtons, même parmi les plus simples, portent des légendes hiréoglyphiques qui en nomment les propriétaires. Ces lé-

    ment à cette interprétation. Mais Joseph n’était pas couché ; il avait été mandé par son père. On ne voit pas à quel propos Jacob se serait prosterné au haut de son lit. L’interprétation gréco-égyptienne, confirmée par le texte égyptien que je viens de citer, est bien plus certaine.