Page:Annales du Musée Guimet, tome 18.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
19
avadâna-çataka

déplaisir, du trouble, sont entièrement délivrés de la loi de la vieillesse, de la mort, de la douleur, de la lamentation, de la souffrance, du déplaisir, du trouble.

En conséquence, Ânanda, tu dois bien savoir ceci, point par point, à savoir que l’amitié vertueuse, la société vertueuse, la liaison vertueuse est la pureté tout entière, absolue, accomplie, pure, parfaitement sainte ; il en est tout autrement de l’amitié vicieuse, de la société vicieuse, de la liaison vicieuse.

Voilà, Bhixus, ce qu’il vous faut apprendre^^1.

V. sûtra sur le nidâna, la paresse et l’énergie

Bhixus, celui qui possède les dix forces, le Tathâgata, Arhat, parfait Buddha, confiant d’une (légitime) confiance en lui-même^^2, sait distinguer (pour l’occuper), la place éminente et magistrale, il pratique le brahmacarya, il fait entendre dans l’assemblée la voix du lion. Ou bien (dit-il), ceci étant, cela est, ou bien : ce qui est produit par ceci se manifeste ; ou bien encore : de l’ignorance procèdent les Sanskàras, des Sanskàras procèdent la conscience, de la conscience procèdent le noiri et la forme, du nom et de la forme procèdent les six Ayatanas, des six Avatanas procède le contact, du contact procède la sensation, di> la sensation procède la soif, delà soif procède l’attache, de l’attache pi-dcède l’existence, de l’existence procède la naissance, de la naissance procèdent et découlent la vieillesse et la mort, le chagrin, la lamentation, la douleur, la tristesse, le trouble. Telle est l’origine de ce grand et unique amas de douleur.

Ou bien (dit-il aussi), ceci n’étant pas, cela n’est pas ; par la suppression de ceci cela est supprimé ; ainsi de la suppression de l’ignorance vient la suppression des Sanskàras, de la suppression des Sanskàras la suppression de la conscience, de la suppression de la conscience la suppression du nom et de

1 Ce sûtra qui sert de conclusion ou de morale à deux récits de l’Avadâna-Çataka (37 et 40) n’y est point qualifié sûtra ; mais le même texte figure dans le Kandjour (Mdo. vol. XXV à la fin), comme un sûtra en règle et il a son équivalent en pâli. C’est donc incontestablement un sûtra et non des moins importants. La traduction en a déjà été publiée parallèlement avec la version pâlie dans le tome Y des Annales du, Musée Guimet, p. I3’.’-142. La présente traduction présente quelque modification en ce qui touche la manière de rendre le mol Kalyânu-mitra « ami de la vertu » ou « ami vertueux » et les termes synonymes qui l’accompagnent.

2. Le tibétain dit : lutiépide par les quatre intrépidités.