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avadâna-çataka I, 1, (1)

Ayant ainsi entendu glorifier les qualités de Bhagavat, Pûrṇa, le riche brahmane, en ressentit une grande joie^^1. Il monta sur (la terrasse de) sa maison, se tint la face tournée vers Rajagṛha, et, plaçant contre terre la rotule de ses deux genoux, il jeta di’s Heurs, de rcncens et de l’eau, puis se mit à implorer Bhagavat : a Que lîhagavat vieime (assister) à mon sacrifice et visiter l’aire de mon sacrilic’ ! y» Aler- ;, par la puissance bouddhique des Buddhas, par la puissance divine des dimix, ces fleurs se tinrent au-dessus de Bhagavat eu formant comme un pavillon de fleurs, l’encens étant comme un amas de nuages, l’eau comme une colonne de lapis lazuli.

Alors rÀyusmat Ananda, faisant la jonction des mains, questionna Bhagavat : « D’où vient cette invitation, ô vénérable ? — Bhagavat reprit : Dans les régions méridiijiiales, Ananda, demeure un riche brahmane du nom de Sampûrna. Il nous faut aller là : Que les Bhixus se tiennent prêts ! »

Là-dessus Bhagavat, entouré de mille Bhixus, fit le voyage de la contrée des montagnes du Sud, et se tenant près de l’aire du sacrifice du riche brahmane Pûrṇa, fit cette réflexion : « Si j’amenais à la foi ce brahmane Pûrṇa au moyen d"un prodige de la puissance surnaturelle ! » — Alors Bhagavat rendit invisibles ses mille Bhixus, et, seul, ayant à la main son vase à aumônes et son pot à l’eau, il se tint en présence de Pûrṇa.

Pûrṇa aperçut Bhagavat doué des trente-deux signes (16)... Description physique du. Buddha… L’ayant vu, il s’approcha en toute hâte, en toute hâte de Bhagavat, et lui dit : « Que Bhagavat soit I13 bienvenu, que Bhagavat s’asseye, et lasse ({uehpie chos. ; en ma faveur ! » Bhagavat dit : « S’il est fait abandon de quelque chose, que l’objet donné soit déposé dans ce vase ! » A ces mots, le riche brahmane Pùrna, entouré de ses cinq cents disciples, se mit a remplir le vase de Bhagavat d(^ divers aliments comestibles, solides, liquides, propres à être léchés, bus, sucés. Bhagavat fit passer la nourriture de son propre vase dans les vases de ses mille Bhixus. Dés que Bhagavat fut sûr que les vases de ses mille Bhixus étaient pleins, alors il montra son propre vase (encore) rempli.

Quand Bhagavat eut fait voir ses mille Bhixus, rangés en demi-lune, chacun avec son vase plein, les divinités qui se tiennent dans l’atmosphère firent

1. Prasâda que le tibétain rend par Dga.