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entendre cette parole : « Ils sont pleins, les vases des mille Bhixus de Bhagavat ! »

Lorsque Pûrṇa vit ce prodige, la joie^^1 naquit en lui, et, comme un arbre déraciné, ravi, satisfait, enchanté, rempli d’une joie extrême et d’un contentement intime, il tomba aux pieds de Bhagavat, et se mit à formuler un vœu : « Puissé-je par cette racine de vertu (21)… Vœu pour la Bodhi…

Alors Bhagavat, connaissant, à l’égard de ce brahmane, la succession des causes et la succession des actes, fit voir le sourire. Or c’est une règle quand les Buddhas font voir le sourire que (10)… Le rire des Buddhas ; Prédiction de la Bodhi.

« Ânanda, ce riche brahmane Pûrṇa, par cette racine de vertu… sera, sous le nom de Pûrṇabhadra, un parfait et accompli Buddha.

Lorsque Bhagavat eut prédit au riche brahmane Pûrṇa la Bodhi parfaite au-dessus de laquelle il n’y en a pas, Pûrṇa nourrit Bhagavat avec l’assemblée de ses auditeurs pendant trois mois sur l’aire du sacrifice, et il fit encore pousser en lui même diverses racines de vertus.

En conséquence, Bhixus, voici ce que nous devons apprendre : nous honorerons le maître (3)... Le culte du maître…

Ainsi parla Bhagavat (2)...

Rapprochements et remarques

I. Le Pûrṇabhadra-avadâna se retrouve dans le deuxième texte du Kalpa-druma-avadâna (fol. 7 12), lequel n’en est qu’une traduction libre en vers ; car il en reproduit toutes les parties. Voici du reste l’analyse du deuxième texte du Kalpa-druma.

Longue description du Buddha siégeant à Râjagrlia. — Conversion de Bimbisâra et impression qu’elle produit. Pùnia, du pajs de Yânivagiri, reçoit la visite de ses parents. Ceux ci, qui viennent de Ràjagrha, racontent la vie du Buddha et en font un éloge cniplialii|ue. ^ Pi’ières et ofi’randes do Pùrna au Buddha. — Voyage du Buddha dans le pavs du sud. Prodige de la multiplication de nourriture, célébrée par les dieux. — Vœu de Pùrna. — Rire du Buddha. — Prédiction.

Les deux récits sont, on le voit très concordants, les expressions même coïncident souvent. L’amplification la plus saillante du récit versifié est le discours des parente de Pùrna sur le Buddha, sou histoire et ses mérites, discours qui dans le texte en prose est rolijrl d’niM’ simple mention (ainsi que nous l’avons déjà noté).

II. Une autre version de ce récit ouvre le VIIIe chapitre du Karma Çataka, dont l’ori-

1 Prasâla (tib. Dga.)