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LALITA VISTARA. — CHAPITRE V.

Se trouvent énumérées dans les Lois de Manou (XII, 5-7), presque dans les mêmes termes. Comp. dans le Lotus de la bonne Loi, p. 444, les dix formes de la corruption humaine, d’après les livres pâlis.

P. 47, st. 42. Les sept pas et la présence de Çakra et de Brahmâ se rapportent au ch. vii, p. 85.

P. 52, stance 63. « Après avoir peseta propre chair. » Ceci se rapporte, sans nul doute, à la légende du roi Cibi qui est aussi connue des brahmanes que des bouddhistes.

Cette légende est répétée trois fois dans le Mahâbhârata. (édit. de Calcutta) : Vanaparva, sloka 10,555 et suivants, t. I, p. 585, Çdîitiparva, si. 5, 462 et suiv., t. III, Anuçâsanaparm, si. 2, 407 et suiv., t. IV.

Voici, en abrégé, la légende brahmanique : La grande charité du roi Cibi était renommée dans le monde. Pour la mettre à l’épreuve, Agni ayant pris la forme d’un pigeon se fait poursuivre par Indra sous la forme d’un faucon. Le pigeon se réfugie sur la poitrine de Cibi, et le faucon ne veut rien accepter du roi si ce n’est la chair du pigeon ou la chair du roi, d’un poids égal à celui de l’oiseau. Cibi coupe un morceau de sa cuisse droite qu’il met dans une balance, mais l’oiseau est plus lourd. Le roi coupe encore et encore, mais le pigeon est toujours le plus lourd, jusqu’à ce que le roi lui-même se place dans un plateau de la balance et dépasse le poids du pigeon.

Dans la légende bouddhique, ce n’est pas Agni qui se change en pigeon, mais Viçvakarma. La légende est, d’ailleurs, à peu près pareille par le fond et la forme. Seulement, au lieu d’un roi qui donne sa chair au faucon, c’est un Bôdhisattva qui, plus tard, sera le Bouddha Çakya-Mouni.

J’ai donné, dans l’ouvrage intitulé : Le Mahâbhârata, Onze épisodes de ce poème épique, p. 231-249, la traduction des deux légendes ci-dessus, d’après le Mahâbhârata et le Kanjour tibétain.

La charité du roi Cibi a inspiré les auteurs de légendes. En voici une, du même genre que la précédente, qui se trouve dans le livre Pâli des Jâtakas. Elle a été traduite par Gogerly, dans le Journal Ceylon Branch Boy. As. Soc. vol, II. pp. 5-6.

« Le roi Cibi est assis dans son palais, et en méditant sur les diverses espèces d’aumônes, il n’en voit pas qu’il n’ait pas faites. Indra, le souverain