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ANALYSE DU KANDJOUR

adressent. Plusieurs dieux le pressent vivement de quitter la cour et de faire ses efforts pour devenir Buddha, vu qu'il a aspiré à cette dignité pendant plusieurs longues périodes, et acquis de nombreuses qualités pour la mériter.

Chapitre XIV (folios 141-148). « Songe». ZAS-gTSANG-siA, père de Çâkya, fait un songe ; il croit voir son fils quitter la maison et adopter la vie religieuse en mettant sur lui un vêtement de couleur rouge foncé. Il prend désormais toutes sortes de précautions pour l'empêclier de quitter la cour, et donne ordre qu'on exécute toute sorte de musique pour amuser sou fils.

Çâkya ordonne à son serviteur de préparer son char pour aller au parc se récréer. Sur le chemin, il remarque un vieillard ; il demande à son serviteur de faire retourner le char, il rentre et se livre à la méditation sur la vieillesse.

Nota. — Dans tous ces discours ou conversations de Çâkya avec son valet ou Cocher, il y a plusieurs exemples de termes employés par les intérieurs parlant à leurs supérieurs, et différents de ceux du langage ordinaire. C'est là une particularité propre à la langue du Tibet.

Ensuite, de la même manière que ci-dessus, il lui arrive successivement de remarquer un malade, de voir un mort, de rencontrer un homme vêtu de l'habit reUgieux, et chaque fois il se livre à la méditation sur la maladie, sur la mort et sur l'état religieux.

Ce sont là les circonstances qui le déterminent à adopter la vie religieuse. ZAS-gTSANG, pour l'empêcher de quitter la cour, fait édifier plusieurs murs et creuser plusieurs fossés, installer des gardes et poser des sentinelles. Songe de mauvais augure fait par SA-hT"so-MÀ (folios 146 7).

Chapitre XV (folios 148-174). — « Sa sortie, ou son apiiarition dans le monde » (son entrée en religion). Eu dépit de toute la vigilance de son père et de ses parents, il trouve moyen de quitter la résidence royale. À minuit, monté sur son cheval appelé « digne d'éloge » [h^ngags-ldan), il parcourt six milles ; puis, descendant, il renvoie, par le serviteur, le cheval et tous les ornements qu'il portait, lui recommandant di' diri' à ses parents de ne point s'afdiger de son départ ; car, lorsqu'il aura trouvé la suprême sagesse, il reviendra et les consolera. Grande lamentation à la cour de ZAS-gxsAXG. — Il coupe sa chevelure avec son propre glaive, change ses habits de fin lin contre