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ANALYSE DU KANDJOUR


VOLUME VI. — (Cha)

Il y a dans ce volume trois traités.

Le premier (folios 1-76) a pour titre sanskrit : Arya ghana ryûha nâma mahâ-yâna-sûtra. Tib. Hphags-pa-rgyan-stug-po-bkod-pa-jes-bya-va-theg-pa chen-pohi mdo. འཕགས་པ་རྒྱན་སྟུག་པོ་བཀོད་པ་ཞེས་བྱ་བ་ཐེག་པ་ཆེན་པོའི་མདོ. « Vénérable Sûtra de grand Véhicule, appelé : l’ornement ou le système, la construction épaisse ou dense[1]. »

Discussion entre Bcom-ldam-das (Çâkya) et plusieurs Bodhisattvas sur divers sujets métaphysiques relatifs à Buddha, à ses attributs, à sa résidence et à l’âme en général ; distinction entre le corps et l’âme rationnelle ; quels moyens ont, pour arriver à la délivrance finale, ceux qui ont commis beaucoup d’actes immoraux (folios 11-13). L’ignorance est la cause de tous les liens par lesquels l’âme est enchaînée (folio 3 ?). — Comment elle peut être délivrée de ces chaînes. Exacte distinction des choses. — La plus grande partie de ce texte est en vers ; il y est traité de l’âme en général.

2. Le second traité (folios 76-187) a pour titre sanskrit : Arya-mahâ Karunâ-pundarika-nâma mahâ-yâna-sûtra. Tib. Hphags-pa sñing-rje-chen-po-pad-ma-dkar-po-jes-bya-va-theg-pa chen-pohi-mdo. འཕགས་པ་སྙིང་རྗེ་ཆེན་པོ་པད་མ་དཀར་པོ་ཞེས་བྱ་བ་ཐེག་པ་ཆེན་པོའི་མདོ. « Vénérable Sûtra de grand Véhicule appelé Pundarika, le grand miséricordieux. »

Prononcé par Çâkya dans un bois d’arbres Çâla près la ville de Kuça (Kâma-rupa en Assam), le soir de sa mort. S’adressant à Kun-dgah-vo (Sk. Anandâ) il lui ordonne de préparer le lit où il doit mourir, il lui raconte

  1. « Nom d’un empire situé au delà des limites des trois mondes existants (quelque chose comme un domaine pur). — L’enseignement principal y est celui de l’Alaya : il y est exposé un moyen de conversations entre Bodhisattvas : en quoi consiste la substance ou la plus haute idée de l’enseignement (Paramârtha) ? — Puisque le cœur (la substance) du Tathâgata n’est pas né et ne périt pas, il se réfléchit en toute chose comme la lune dans l’eau. — Qui a créé le monde ? L’Alaya peut tout produire, le Tathâgata est en état de bien expliquer tout ; les cinq Skandhas ne sont pas véritables ; rien n’existe que dans la pensée ; pour naître dans le pur domaine du Buddha, il est indispensable et nécessaire de se former la vraie notion (des choses). L’Alaya se trouve en rapport avec les objets purs et les objets obscurcis, mais il n’y a que les hérétiques qui identifient l’Alaya avec le moi ; le Nom repose sur des signes distinctifs et ne forme rien de substantiel ; en jugeant d’après cela, on se trompe ou l’on juge droitement, on est un être vulgaire ou un saint. (Vassilief, 160-1.)