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ANNALES DU MUSEE GUIMET

appelé Amitâyus, un Arhat, pleinement éclairé, habite actuellement, et demeure, vit et enseigne la loi9.

— Maintenant que pensez-vous, Sâriputra ? pour quelle raison ce monde est-il nommé Sukhavatî (heureux) ? Dans ce monde Sukhavati, ô Sâriputra, il n’y a pour les êtres vivants ni douleur corporelle ni douleur mentale. Là les sources du bonheur sont innombrables. C’est pourquoi ce monde est nommé Sukhavatî (heureux).

Et encore, ô Sâriputra, ce monde Sukhavatî est embelli de sept terrasses, avec sept rangs de palmiers et des guirlandes de cloches10. Il est fermé de tous côtés11, magnifique, brillant de l’éclat des quatre gemmes, c’est-à-dire l’or, l’argent, le béryl et le cristal12. Avec ces ornements de toute excellence propres à un Pays de Buddha est embelli ce Pays de Buddha.

Et encore, ô Sâriputra, dans ce monde Sukhavatî sont des lacs de lotus, ornés des sept gemmes, soit l’or, l’argent, le béryl, le cristal, les perles rouges, le diamant, le corail comme la septième. Ils sont pleins d’une eau qui possède les huit bonnes qualités13 ; ils sont si pleins que les eaux touchent les gués14 et que les corneilles peuvent y boire ; leurs bords sont couverts de sables d’or et leur étendue est immense. Et tout autour de ces lacs de lotus, des quatre côtés, sont quatre gradins magnifiques et brillants de l’éclat des quatre gemmes, soit l’or, l’argent, le béryl et le cristal. Et de chaque côté de ces lacs de lotus croissent des arbres précieux, magnifiques et brillants de l’éclat des sept gemmes, soit l’or, l’argent, le béryl, le cristal, les perles rouges, le diamant et le corail comme la septième. Et dans ces lacs de lotus croissent des fleurs de lotus bleues, colorées de bleu, de la splendeur du bleu, bleues à voir ; jaunes, colorées de jaune, de la splendeur du jaune, jaunes à contempler ; rouges, colorées de rouge, de la splendeur du rouge, rouges à contempler ; blanches, colorées de blanc, de la splendeur du blanc, blanches à contempler ; magnifiques, magnifiquement colorées, d’une splendeur magnifique, magnifiques à contempler et aussi larges en circonférence que la roue d’un chariot.

Et encore, ô Sâriputra, dans ce Pays de Buddha sont des instruments de musique céleste résonnant toujours, et la terre est belle et de couleur d’or. Et dans ce Pays de Buddha une pluie fleurie des fleurs célestes du Mândârava se répand sur le sol trois fois chaque jour, trois fois chaque nuit. Et les êtres