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TEXTES SANSCRITS DÉCOUVERTS AU JAPON

nés dans cette contrée vont dans d’autres mondes, avant leur repas du matin15, adorer une centaine de mille kotis de Buddhas ; et ayant répandu une centaine de mille kotis de fleurs devant chaque Tathâgata, ils retournent dans leur monde au moment du repos de l’après-midi16. Avec ces ornements de toute excellence propres à un Pays de Buddha est embelli ce Pays de Buddha.

Et encore, ô Sâriputra, il y a dans ce Pays de Buddha des cygnes, des courlis17 et des paons. Trois fois chaque jour et trois fois chaque nuit il se réunissent et exécutent un concert, chantant chacun son chant particulier. Et de leur chant s’élève un son qui proclame les cinq vertus, les cinq puissances et les sept degrés qui conduisent à la science sublime18. Quand les hommes de cette contrée entendent ce son, le souvenir du Buddha, le souvenir de la loi, le souvenir de l’Assemblée, s’éveillent en leur esprit.

Maintenant pensez-vous, ô Sâriputra, que ce soient des êtres qui ont pris la nature des animaux (oiseaux, etc.) ? Il n’y faut pas songer. Le nom même des enfers est inconnu dans ce Pays de Buddha, et également celui de (descente dans) les natures animales et du royaume de Yama (les quatre apâyas)19. Non, ces tribus d’oiseaux ont été créées à dessein par le Tathâgata Amitayus, et ils font entendre le son de la loi. Avec ces ornements, etc.

Et encore, ô Sâriputra, quand ces rangées de palmiers et ces guirlandes de cloches sont agitées par le vent dans ce Pays de Buddha, un son doux et enchanteur en sort. Oui, ô Sâriputra, de même qu’un son doux et enchanteur sort d’un instrument de musique céleste composé d’une centaine de mille kotis de sons, quand il est joué par les Aryas, ainsi un son doux et enchanteur s’échappe de ces rangées de palmiers et de ces guirlandes de cloches agitées par le vent. Et quand les hommes de cette contrée entendent ce son, la réflexion sur le Buddha, la réflexion sur la loi, la réflexion sur l’Assemblée, s’éveille dans leur corps. Avec ces ornements, etc.

Maintenant que pensez-vous, ô Sâriputra, pour quelle raison ce Tathâgata est-il appelé Amitayus ? La durée de l’existence (âyus), ô Sâriputra, de ce Tathâgata et de ces hommes qui vivent là est incommensurable (amita). C’est pourquoi ce Tathâgata est appelé Amitayus. Et dix kalpas se sont écoulés, ô Sâriputra, depuis que ce Tathâgata s’est éveillé à la science parfaite.

Et que pensez-vous, ô Sâriputra, pour quelle raison ce Tathâgata est-il