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ZEND-AVESTA : YASNA. — HA 1


16 (45). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à ces lieux et ces contrées ; à ces campagnes, ces demeures, ces étables 62[1] ; à ces eaux, ces terres, ces plantes ; à cette terre et ce ciel ; au vent saint, aux étoiles, à la lune, au soleil, à la Lumière infinie créée d’elle-même 63[2] ; à toutes les créatures de l’Esprit Bienfaisant, saintes, maîtres de sainteté.


17 (46). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] au Grand Maître de sainteté 64[3] ; aux maîtres des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saisons, des années, maîtres de sainteté ; au maître Hàvani 65[4].

 

18 (47). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] aux Fravashis des saints, redoutables et victorieuses ; aux Fravashis des premiers fidèles 66[5] aux Fravashis des proches parents 67[6], à la Fravashi de mon âme à moi-même.
  1. 62. avὸhvarenâo, av-khvar, N. : gavâm vasatis ; le persan âkhûr.
  2. 63. anaghranãm raocaṅhām hvadhàtanàm, la lumière infinie, consubstantielle à Auhrmazd.
  3. 64. rathwὸ berezatὸ : Ahura Mazda (Y. LVII, 1, 2 LVI, 1, 10), considéré exclusivement dans son rôle de Ratu et comme le Ratu par excellence (d’après le Grand Bundahish, ainsi nommé parce qu’il parait quatre fois dans le mois comme Ratu de jour ; cf. l’Appendice au Sîrôza). Le mot est transcrit en pehlvi au lieu d’être traduit (ratpók barzat au lieu de ratî buland) et parait traité comme une divinité particulière dans le Shâyast lâ Sh., XI, 4.
  4. 65. Le Vendidad Sadé remplace ces mots par la formule donnée à la note 14 (K4 donne la même variante que plus haut) : les épithètes « saint, maitre de sainteté » sont réduites au seul mot « maitre ».
  5. paoiryô-ṭkaêshanām ; on a beaucoup discuté sur le sens de cette expression, où l’on a cru voir les fidèles d’avant Zoroastre, les représentants d’une loi antérieure dont par exemple Vìvaṅhañt, Âthwya, Thrita, Pourushaspa et les autres adorateurs de Haoma auraient été les représentants ; mais on ne voit pas ailleurs trace de l’opposition
  6. 67.nabànazdishta, littéralement : « les plus proches de nombril », le nombril étant le lien matériel d’origine. Le terme s’applique aux neuf degrés les plus proches de parenté (N. : navânvayanikaṭânâm) : il s’agit très probablement de la parenté directe (anvaya) et non latérale, autrement dit de neuf générations d’ancêtres (cf. Vd. IV, 5, 25 ; Comm. P. ad XIII, 3, 7). Les proches parents invoqués sont ceux du Zaotar (nabânazdishtân î Zôt ; Pt4).