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Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/177

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ZEND-AVESTA : YASNA 1. — APPENDICE B


Le Rat correspond au Dastûr moderne 14[1] qui, aujourd’hui, au sens propre du mot, est le prêtre d’un temple du feu, le chef de toute une communauté.
Le Magû-andarzpat n’a point d’équivalent connu aujourd’hui. Son existence est néanmoins confirmée par les textes arméniens de l’époque sassanide, qui parlent d’un fonctionnaire nommé Mogats handerdzapet « l’handerdzapet des Mages » 15[2]. Il est difficile de déterminer ses fonctions ; le mot handerdzapet est employé dans la traduction arménienne de la Bible pour traduire les mots οίκονόμοζ, προστάτηζ, ταμίαζ, ό έπί τών πραγμάτων (Lagarde, Études arméniennes, p. 84), ce qui ferait du Magû-andarzpat une sorte de ministre des affaires ecclésiastiques. Sans doute l’emploi que le mot emprunté a pu prendre en arménien n’est pas un sûr garant de celui qu’il avait en pehlvi 16[3] : mais l’analyse du pehlvi concorde avec cette donnée : andarz en pehlvi signifie « conseil », andarzpat est donc « le maître du conseil », et Magû-andarzpat « le conseiller, l’instructeur des Mages ». Andarzpat reparaît avec le même sens dans un autre titre «  « l’andarzpat des cavaliers 17[4] », que les chroniqueurs arabes rendent muaddib alasâvira « l’instructeur des cavaliers ». Cette traduction est confirmée, en même temps qu’elle l’éclaire elle-même, par la traduction barbare de Nériosengh, bhalâpanâpati, où bhalâpand ne peut s’expliquer que comme un substantif formé, à la façon hindouie, de bhala « bon » : bhalâpand est l’action de rendre bon, de perfectionner, de corriger et le Magû-andarzpat sera une sorte de surveillant général des Mages 18[5].
On voit par la lettre de Tansar que chacune des quatre classes avait un instructeur, un mu’allim, chargé d’instruire les enfants de cette classe aux métiers et aux sciences qui lui sont propres. Par exemple, il y avait un mu’allimi asdvîrat, chargé d’aller dans les villes et les villages pour y initier les gens de guerre au port d’armes et aux différents exercices de leur métier.
Le Zarathushtrôtema est le chef suprême, le Maubadân-Maubad, le premier personnage dans l’État après le Roi des Rois.
  1. 14. Ratu, quand il n’est pas transcrit rat, est traduit dastôbar.
  2. 15. Patkanian, dans le Journal asiatique, 1. 1.
  3. 16. Il l’est si peu que M. Patkanian traduit « le chef de la garde-robe des Mages », parce qu’il y a un mot arménien handerdz qui signifie « vêtement ».
  4. 17. Andarjpati aspvârakân, dans le Kâr Nâmak d’Ardshir, tr. Noeldeke, p. 62, note 3 ; Tabari, p. 389.
  5. 18. Ceci confirme la lecture proposée par M. Hoffmann (Auszüge aus Syrischen Akten, p. 50) pour le מןבךד בד cité dans l’histoire des martyrs de Karka de Slok : c’est un titre de fonctionnaire religieux qui est expliqué מןגבךרזבﬢ « ordonnateur du magisme ». M. Hoffmann, s’appuyant sur l’Andarjpati aspuârakân, propose avec raison de corriger en מןגןדרדזב Mogandarzbad.