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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
19 (61). Le premier don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est le Paradis 60[1] des justes, resplendissant et bienheureux.

Le second don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est la santé de ce corps.

Le troisième don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est longueur de vie 61[2].


20 (67). Le quatrième don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est que j’aille 62[3] sur cette terre, satisfait 63[4], fort et prospère 64[5], écrasant la malfaisance, détruisant la Druj.

Le cinquième don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est que j’aille sur cette terre en victorieux, triomphant dans la lutte 65[6], écrasant la malfaisance, détruisant la Druj.


21 (69). Le sixième don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est que nous soyons les premiers à voir le voleur, à voir le brigand 66[7], à voir le loup ; que jamais [ennemi] ne soit le premier à nous voir, que toujours nous soyons les premiers à voir 67[8].
  1. 60. Vahishtem ahûm ; litt. « le monde excellent » ; le qualificatif vahishtem est devenu à lui seul, chez les Parsis, le nom du Paradis, bahisht. L’enfer se dit inversement acishtô ahu « le monde très mauvais » et duzh-ah pour * duzh-ahu « le mauvais monde », d’où le nom persan de l’enfer, dûzakh.
  2. 61. dareghô-jitîm ushtânahê, litt. « longue vie de Yushtâna » (l’âme en tant que principe de vie, jân).
  3. 62. fra-khshtànê, P. frâj sâtûnd, N. pracarâmo ; de khshtâ, forme énigmatique, qui ne peut venir de stà, lequel n’est jamais traduit par sâtûntan. Le kh peut être, ou inorganique comme dans khshmàkem, mutilé de yushmâkem, ou sorti de c devant consonne comme dans âkhtùirîm * âc(a)tùirîm.
  4. 63. aèshô, min khvâstâr « suivant mon désir » : cf. Y. XLVI, note 5.
  5. 64. tràfdhô : P. patîkh (pidikh khôshî, Lexique Sachau) ; N. samriddhas. — tràfdhô * τρεφ-τοζ, θρεπτόζ.
  6. 65. vanat-peshanem « détruisant (l’ennemi) dans la lutte ».
  7. 66. gadhem : N. nriçâsa. Lire le pehlvi Sag « le Scythe » (Études iraniennes, II, 335) ; écrit sak dans le Yt, XI, 5. — gadha afghan ghal « voleur » (Chants populaires des Afghans, p. xxvii).
  8. 67. Cf. Études iraniennes, II, 144.