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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


Le Râspî se joint ici au Zôt et jette de l’encens sur le feu.
dans tous tes troncs 18[1], dans toutes tes branches 18[1], dans toutes tes tiges 18[1] — dans tous tes troncs, dans toutes tes branches, dans toutes tes tiges !


Le Zôt seul :


6 (13). Haoma grandit quand on le loue, et aussi l’homme qui le loue en devient plus victorieux.

La moindre offrande de Haoma, la moindre louange de Haoma, la moindre gorgée de Haoma suffit à tuer mille Daêvas.
7 (15). Tout le mal fait par les démons 19[2] disparaît à l’instant de la maison où l’homme fait le service de Haoma 20[3], où il loue Haoma guérisseur. Santé et guérison paraissent 21[4] dans son bourg et dans sa maison.
8 (18), Toutes les autres ivresses vont avec Aêshma à l’arme meurtrière 22[5] :

    beaucoup plus vraisemblable qu’il s’agit de la croissance de Haoma même : d’ailleurs si mana était la pensée, on attendrait le troisième terme de la triade morale shyaothna, et la chose est si vraie que la traduction pehlvie, dans le vieux manuscrit J2, le supplée bravement (vâlini minishn gavishn kunishn).
    varedhay, quoique causal de forme, s’emploie au sens de grandir (Vd. IX, 48 [175]).

  1. a, b et c 18. vareshajîsh, skandha « la partie d’où sortent les branches » ; Frâmji a mul thad « la racine, le tronc ».

    fraspareghé ; P. spig, N. çâkhàsu.

    fravàkhshé : P. tâk, N. pallaveshu.

    Pt4. : cigûn gûft dû bâr gûftan ; kulâ 2 bâr Râspikic lvatâ Zôt barâ gavishn ; bôt ol âtash yahbûnishn. — Le Râspî se joint au souhait de Zôt parce qu’il y coopère en acte en jetant l’encens sur le feu.
  2. 19. fràkeresta, de fra-kereñt, le mot employé en parlant des créations d’Ahriman (voir Yasna IX, note 74). — âhitish, âpâdas.
  3. 20. hât upàzaiti, bâstân madam apâkînînd aîgh barâ obdûnind. bât « toujours » indique la continuité, répond assez au préfixe persan hamî.
  4. 21. cithrem « [devient] manifeste ».
  5. 22. Aêshma, le démon de la colère (d’où le persan khishm « colère ») ; l’ivresse des autres liqueurs rend violent et colère. — <span class="coquille" title="madhàonhô ">maidhyâonhô : cf. Nirang., § 29. « ivresses » ; il y a en zend deux mots madha, l’un signifiant « science » et répondant à μανθ- cf. Y. IX, 17, 54 ; l’autre « ivresse », répondant au sanscrit mada (cf. le persan mast = * mad-ta, masta). Le pehlvi traduit l’un et l’autre par mâyishn qui couvre deux mots différents, l’un abstrait de madh, l’autre de mad ; cf. madhu « vin » traduit mâî (Vd. V, 52, 153 ; persan mai).