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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


droit de parole, droit d’action ; qui suivent la parole d’un Maître, instruit dans la religion, dont les actions accroissent la sainteté dans le monde 62[1].
18 (50). Quels sont ces maîtres ? — Ce sont le Nmânya, le Vîsya, le Zañtuma, le Dahyuma, et Zarathushtra 63[2] est le cinquième. Cela dans tous les pays, sauf Raji la Zoroastrienne 64.

Dans Raji la Zoroastrienne, il n’y a que quatre maîtres.

Quels sont ces maîtres ? — Le Nmânya, le Vîsya, le Zañtuma, et Zarathushtra est le quatrième 64[3].
19 (53), Comment (parut) la bonne pensée ? — Dans le Saint qui le premier eut la pensée [d’Ahura] 65[4].

La bonne parole ? — Dans la Parole Sainte 66[5] ?

La bonne action ? — Dans les premières créatures qui chantèrent l’Asha 67[6].
20 (56). Mazda a prononcé cette parole ; pour qui l’a-t-il prononcée ? — Pour le saint terrestre et le saint céleste.
  1. 62. Imité des Gâthâs ; Y. XLIII, 6.
  2. 63. La hiérarchie des cinq dignités ecclésiastiques (v. pages 30-21) : Zarathushtra, le chef suprême de la religion, est représenté à travers les âges par la Zarathushtrùtema, le Maubadân Maubad.
  3. 64. Raji ou Ragha, la Ῥαγαί des Grecs, le Rai des modernes, est la patrie de Zoroastre et le centre du Magisme. Tandis donc que dans les autres dahyus, le Dahyuma, qui est à la tête de la province, a au-dessus de lui le Zarathushtrôtema de tout l’empire, à Rai, Dahyuma et Zarathushtrôtema se confondent (voir l’Introduction au vol. II). — Cf. pour tout ce développement le remaniement du Shikan Gûmânî, I, 11-23. Le Shikan Gùmàni, ainsi que le Dînkart (l. l., 21), considère nmânya, vîsya, etc., comme synonymes de nmànopaiti, vîspaiti, etc.
  4. 65. Littéralement : « Comment ? — Le Saint premier de pensée (ashavanem manas-paoirim) ». Il s’agit de Gayô-Maratan, le premier homme et le premier juste, « qui le premier prêta l’oreille à la pensée et à l’enseignement d’Ahura Mazda » (yô paoiryô manasca gushta sàsnâosca ; Yt. XIII, 87 ; manas-paoirîm résume toute cette proposition ; cf. § 12 et note 37). — Dans cette interrogation et les deux suivantes, humatem bùkhtem hvarshtem désignent les trois degrés de la religion, correspondant à trois paradis superposés qui portent le même nom (Yt. XXII, 15). Le pehlvi traduit : « Comment la religion se tint-elle à la sphère de la bonne pensée ? »
  5. 66. Le Màthra Speñta, c’est-à-dire la parole de l’Avesta, la bonne parole entre toutes.
  6. 67. Les premières créatures qui récitèrent l’Ashem vohù ; autrement dit qui accomplirent le sacrifice, l’œuvre sainte entre toutes. Staotâish asha-paoiryâish : cf. yô paoiryô staoإ ashem (en parlant de Zoroastre, Yt. XIII, 88).