1. Ushtâ. — Le bien à quiconque fait du bien à âme qui vive* ! Que Mazda le tout-puissant lui donne [ses dons]M Vigueur et force de loi je désire ^ Si je soutiens le Bien^, donne-moi en récompense, ô Ârmaiti, la gloire, la fortune et la vie que donne Vohu Manô ® fois).
Le Züt seul :
2. Donne-lui la félicité suprême®. Que l’homme qui fait le bonheur reçoive le bonheur’de ta reconnaissance®, ô Mazda, Esprit très bienfaisant ! [Qu’il reçoive], pour avoir bien observé les règles de Vohu Manô, la joie de la longue vie qui dure toujours !
3 *®. Que cet homme atteigne le bonheur suprême " qui nous enseignera les voies pures de la bienfaisance ! [Qu’il l’atteigne] dans le monde des corps
1. ushtà ahiuài jahmài ushtà kahmàicit ; formule rendue obscure par l’absence du verbe et par l’hypersymétrie grammaticale ; litt. « bien à celui à qui bien à quiconque », c’est-à-dire : « le bien advient » ou optativement « le bien advienne à qui fait le bien à quiconque ». D’après le Dinkart, IX, 36, 1, cette Gàtha a pour objet « la grande récompense de l’homme qui, par sa bonne conduite, fait du bien à l’homme et à la sainteté de la religion ». — Cf. le commentaire avestéen de ce vers, dans le Baghàn Yasht, Y. XXI, 3-4.
2. Ou peut-être : « que Mazda lui donne d’être tout-puissant ! » — Les deux premières ligues de la Gàtha sont citées comme paroles d’Ahura dans le Yasna XXI, 3 4 : les gloses marginales ont conformément, au premier vers, pasukii gavislinih i Auhrmazd « réponse d’Auhrmazd » (voir l’explication de cette glose, Y. XXI, note 9) ; au second vers, jân î Zartûsht « récompense de Zoroastre ».
3. Noter, comme exemple du procédé étymologique, l’enclitique gat (cf. grec yi) traduite ptm xjâmatîinislin « à venir ; je désire de toi qu’ils viennent ». — utayùitî tevisliim ; dvaudva imparfait, le premier terme étant seul au duel.
4. ashem dercdyâi ; litt. « de soutenir l’Asha, donne-moi cette récompense » ; cf. pour la construction, la stance 13, note 41.
5. C’est-à dire la vie éternelle [aUjham apagayèliè al yahvàndt).
6. Litt. « à Ini de toutes choses la meilleure ».
7. Litt. « que l’homme de bonheur soit donné le bonheur… par lajoie (urvàdaiihà), etc… » ; hvâthrùyà (peut-être une fausse lectui’e pourhvâthravà), khvârlk-ômand.
8. lliwà cîcîtli^và « par ta connaissance ».
9. yà dào aslià.. inàyào : construire yâ-dào (cf. yà-varena) ; litt. « lesquelles mesures de Vohu Manô sont données justement ». Ces mesures de Vohu Manô sont la religion, din.
10. Cette strophe sert de début à la Dahma Âfritish, Y. LX, 1.
11. Litt. « ce qui est meilleur que le bien » (vanhéusli vahyô).
280 ANNALES UU MUSÉE GUIMET
et dans celui de l’esprit oui.dans les mondes même ** où réside Ahura ; l’homme généreux, pareil à toi, connaissant le bien et bienfaisant, ô Mazda.
4. J’ai reconnu ta puissance et ta bienfaisance, ô Mazda, dans la force secoiirable que tu étends sur les deux mondes dans la justice que tu rends entre le méchant et le juste, avec ton feu brûlant puissant pour le bien, et parce que tu m’envoies [celui qui est] la force de Vohu Manô
5. J’ai reconnu ta bienfaisance, ô Mazda Ahura, quand je t’ai vu premier [des êtres] à la naissance du monde ; et quand tu as fixé la récompense [qui] par ton génie [sera donnée] aux œuvres et aux paroles — le mal pour les méchants et bonne fortune pour les bons, — à la révolution finale du monde ** ;
6. Cette révolution où tu viendras, bienfaisant Esprit Mazda, avec Khshathra et avec Vohu Manô par les œuvres de qui le monde grandit en Bien et avec ceux qu’enseigne le maître parfait^®, possédé de ton intelligence que rien ne trompe,
12. Dans ce monde et dans l’autre.
13. liaithyéù(j àstish « évidemment dans les mondes… »
14. liyat ta zastà yâ tù hafsliî avào ; litt. « quand sur ces deux mondes (tà = zak kulâ 2) tu fais (liafshi ; cf. Y. XXXI, 22, bapti — obdûnênd) secours par la force qui est tienne » (zastâyâ tù, pun tavân lak bnafshâ\ tù, forme obscure ; mais le vers est incomplet, il manque une voyelle ; lire yâ tavâ ?).
15. Dans l’épreuve du Var nîrang où « il manifeste le bôkht et Vêrakht » (voir Y. XXXI, note 15).
16. Litt. « parce que viendra à moi la Force de Vohu Manô » (Vanhéusli hazé maiianbù), c’est-à-dire « Sôshyans », le héros de la résurrection, qui triomphe d’Ahriman : cf. pour bazù pris eu bonne part, Y. XXXI1I, 12 c.
17. Litt. « que tu fais les œuvres et les pai’oles ayant leurs récompenses » (mizbdavàn).
18. dàmùisb urvaêsè apémê, dâ7n afdûrn ic varlêl’, peut-être : « jusqu’à la dernière révolution » : car les châtiments durent « jusqu’à la dernière révolution du monde, où a lieu la Rénovation à souhait du monde » [od zak î afdûrn ahvdn vartiskn amat Frashkarf, pun kâmak dar ahvân yahbûnihêt’, Üâdlstân, XLI, 6). — Cité dans le Khorshîd Nyâyish du soir, Y. LXVIII, 23.
19. Cité Vp. II, 5, 11.
20. aêibyù ratùsb séùg ; baiti ârmaitisb ; olâshân maii rat àmôzêt pun bundak mînishnik Sôshyans « ceux qu’enseigne un maître avec sagesse parfaite : Sôshyans », Sôshyans étant le Dastûr suprême des derniers jours. Ces élèves de Sôshyans sont sans doute les trente immortels, hommes et femmes, qui viennent l’assister dans son œuvre