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ZEND-AVESTA : YASNA 45. — GATHA USHTAVAITI 3

d’Ahura. Mazda connaît bien l’Asha 10[1], lui qui l’a établi. Père de l’actif Vohu Manô, Armaiti aux bonnes œuvres est sa fille 11[2]. Il ne saurait s’égarer 12[3], Ahura qui voit toutes choses. Cf. Yt. I, 18.
5. Je proclamerai ce que m’a dit le Très Bienfaisant, parole excellente à entendre aux mortels. Ceux qui l’écouteront de moi et l’enseigneront 13[4], ceux-là iront auprès de Haurvatât et d’Ameretât 14[5] ; par les œuvres de Vohu Manô, ils iront auprès d’Ahura Mazda 15[6].
6. Je proclamerai ce qui est la plus grande de toutes les choses, chantant la sainteté de ceux qui appartiennent au Dieu Sage 16[7]. O Spenta Mainyu, que Mazda Ahura m’entende ! S’inspirer de la Bonne Pensée, c’est le prier 17[8] : qu’il m’instruise donc par son intelligence parfaite 18[9] !
7. Ce sont ses bienfaits qu’avec leurs présents recherchent ses adorateurs 19[10], ceux qui ont vécu et ceux qui vivront 20[11] : l’âme du juste aspire à
  1. 10. Litt. « il connaît bien en Asha ».
  2. 11. Ahura a créé la Sainteté (Asha), la Bonne Pensée agissante (Vohu Manô), la Piété parfaite (Ârmaiti). La glose voit dans ce passage une allusion à la sainteté du Khêtûk-das (voir Y. XIII, Appendice, pp. 126-134) : c’est sans doute la mention d’Ârmaiti qui lui a suggéré cette interprétation, Ârmaiti, la fille d’Ahura, étant aussi son épouse (l. l., p. 129).
  3. 12. Ou : « on ne saurait l’égarer ». — Glose : « toutes les œuvres de justice sont contenues dans la religion d’Ahura ».
  4. 13. Selon la glose, allusion à la nécessité d’avoir un Dastûr dont l’on suive les instructions. Litt. « ceux qui à moi donneront audition et enseignement » : dàm, yahbûnêt, pour dà-n (? cf. n. 2) ; cayascà, câshêt ô aishân.
  5. 14. « Pour recevoir leur récompense » (P.) ; cf. Y. XXXII, 15 ; Yt. I, 25.
  6. 15. Litt. « Ahura Mazda [ira] auprès d’eux ».
  7. 16. Selon la glose, allusion à la sainteté du sacrifice. — yé hudào yôi heñti, olà î hûdânâk [Auhrmazd] nafshâ man havâ-and « ceux qui appartiennent à celui qui est sage — Auhrmazd ». — Vers cité LII, 4 ; LXI, 5.
  8. 17. yèhyâ vahmê vohù frashî mananhâ ; litt. « lui dans le vahma duquel (vahma est la contre partie de yasna : c’est le second élément du culte, la prière ou nyâyishn ; cf. Y. I, n. 70) on converse avec Vohu Manò (Bonne Pensée), qu’il m’instruise… ! ».
  9. 18. Les dons de l’àsnô khratu, les dons naturels de l’intelligence (Y. XXII, note 22).
  10. 19. Adorons-le, il nous récompensera. Cf. Y. VII, 24. — savà, sût ; ràdaňhò, pun rât dahishnih ; est en réalité un nom d’agent, « celui qui fait les offrandes » : rât dahishnîh est une traduction étymologique, râd étant supposé  ; le sens général n’en est pas moins exact, ràdaňh étant le védique ràdhas.
  11. 20. Les premiers ont déjà leur récompense, les autres l’auront.

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