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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
Le Zôt.


A sa place le Sraoshâvarez, très sage, aux paroles très droites.


Le Râspî se met en face du Zaotar, près du feu, et dit :


Me voici !


Le Zôt et le Ràspî ensemble :


2 (16). A sa place le prêtre ; à sa place le guerrier ; à sa place le laboureur !

A sa place le maître de maison ; à sa place le maître de bourg ; à sa place le maître de district ; à sa place le maître de pays !


3 (18). A sa place le jeune homme aux bonnes pensées, aux bonnes paroles, aux bonnes actions, à la bonne religion !

A sa place le jeune homme qui intercède 4[1] ; à sa place celui qui pratique le Hvaêtvadatha 5[2] !

A sa place le prêtre qui fait tournées dans le pays 6[3] ; à sa place le prêtre ambulant 7[4] qui obéit 8[5] !

A sa place le maître de maison : à sa place la maîtresse de maison !


4 (20). A sa place la femme riche en bonnes pensées, riche en bonnes paroles, riche en bonnes actions, bien instruite 9[6], soumise à son mari 10[7],
  1. 4. ukhdhô-vacańhem, milyâ yamalalûn jâtakgûb « qui dit des paroles », c’est-à-dire qui parle pour autrui, qui fait jâdangôi (cf. Yasna X, note 61) : le jâdangôi est la quête de charité faite pour les pauvres (Anquetil, II, 576) ou pour une œuvre pie quelconque (Dabistân, I, p. 293 de la traduction anglaise). Un homme vient me dire : « Je n’ai point d’ouvrage, procurez-m’en » ; je m’adresse pour lui à quelqu’un qui lui en donne : j’ai fait jâdangôi. Le mérite est le même que si l’on avait donné soi-même (Saddar, 22). Le mot s’emploie aussi au sens général d’intercession, action d’exprimer pour autrui son désir (Minokh, II, 69) ; Bahman fait jâdangôi pour l'àme des morts, c’est-à-dire parle pour elle (Aogemaidê, 10).
  2. 5. Le mariage consanguin : voir Yasna XIII, Appendice.
  3. 6. daińhâurvaêsem, malâ vashtâr, litt. « qui fait des tournées dans le pays » ; le prêtre ambulant : voir Y. XLII, 6 et p. 94, note 75.
  4. 7. pairijathnem, pun madam rasishnîh « qui arrive ». Peut-être le mot désigne-t-il le prêtre étranger qui vient d’une autre province, par opposition au dainhàurvaêsa qui ne sort pas de son cercle.
  5. 8. humaim, hûfarmân ; cf. Vp. IX, 2 (Sp. X, 7) ; qui obéit à son supérieur (?).
  6. 9. hush-hâm-sâstàm, hû-âmûkht, bien instruite de ses devoirs.
  7. 10. ratukhshathràm, rat khûtâi « qui a son Ratu pour Seigneur » autrement dit « qui considère son mari (shûî) comme son Seigneur (khutâi) ».Les qualités de ratu et d’abu sont réunies dans le mari, qui est à la fois son maître spirituel (ratu) et son Seigneur (khshathra abu). — Pour un autre sens de ratukhshathra, voir Yasna LIV, note 12.