Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
lxii
ANNALES DU MUSÉE GUIMET


La section AB de la chambre, sur le plan de la planche II, montre creusées dans le mur deux niches pour les lampes et, suspendues au mur, deux masses : ce sont les gurz gâviàni que le candidat Hêrbad porte sur l’épaule dans la procession au Dari Mihr, en symbole d’écrasement du péché (v. plus haut, p. liii). La section CD montre une niche voûtée tàq طاق (cachée par l’Âfargânì dans la section AB) : c’est là qu’on place les cuillers ou camca چمچه avec lesquelles on place le bois sur le feu et recueille la cendre. Comme le chrétien met de l’eau bénite à son front, le prêtre, après sa prière auprès du feu sacré, applique de la cendre sur son front « pour exprimer son respect pour le feu sacré et pour lui rappeler qu’un jour viendra où il sera, lui aussi, réduit en poussière et que, comme ce feu répand autour de lui la lumière et le parfum, ainsi doit-il répandre autour de lui la vertu et les bonnes œuvres » (Jivanji Modi).
La chambre du feu est absolument close sur le côté de l’ouest : on y entre par l’est (pl. I). Les murs du nord et du sud sont chacun percés d’une fenêtre. Les fidèles se tiennent debout sur un tapis à la porte ou aux fenêtres : mais ils n’ont pas le droit d’y entrer : seul le Mobed qui entretient le feu peut passer le seuil.


2o À droite de la chambre du feu se trouve la chambre des cérémonies, l’Izishn Gâh, vaste chambre quadrangulaire, généralement divisée en plusieurs parties égales, dont chacune peut servir à un office distinct. Dans l’Âgiàrî dont nous donnons le plan, l’Izishn Gâh est divisé en six parties, de sorte qu’il peut être le théâtre de six offices simultanés et indépendants et occuper six couples de prêtres à la fois[1]. Ces différentes parties, appelées urvis[2] ou hindhòrà, sont séparées les unes des autres par un pâvi ou « canal de purification » qui sert à la fois à la délimitation de l’emplacement liturgique et à l’écoulement des eaux.


Chaque hindhòrà contient, outre le siège du prêtre Zôt qui porte aussi ce nom, deux tables de pierre :

 

  1. Cf. la pl. IV qui montre trois pâvis avec les trois Zôts en prière en même temps.
  2. urvaèsa signifie proprement « tour » (vardashn ; Old Zand-Pahlavi Glossary, p. 23, 9) ; il est probable qu’il désignait d’abord le lieu où l’on tourne, car il s’applique à l’hippodrome (asp ràs).