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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


fer à cheval. Le Màhrù est posé à gauche du Zôt, à l’extrémité sud-ouest de la pierre urvîs. Chez les Parsis de l’Inde les tiges d’arbre sont remplacées par des tiges de métal qui servent indéfiniment (voir vol. II, Nirangistân).
3o Une soucoupe percée de neuf trous, le tashti nu surâkh ou tashti surâkhdâr, qui sert à filtrer le jus du Hôm.
4o Le vars, ou cheveu enlacé autour d’une bague. Le vars ne joue plus de rôle dans la liturgie moderne ; c’est un survival de la liturgie ancienne. Dans la liturgie ancienne, le liquide sacré était filtré sans doute, comme dans la liturgie védique, sur un crible de poil : le Vispéred, en effet, dans l’énumération des instruments du sacrifice (Vp. X, 2, note 5), mentionne le varesô haomô-aṅharezâna « le cheveu qui filtre le Haoma ». La liturgie moyenne emploie le terme hôm pâlak « filtre de Hôm » qui laisse indécise la forme du filtre et peut s’appliquer aussi bien au filtre en crin qu’au filtre en terre. La liturgie moderne, en substituant un instrument plus grossier, mais plus commode, a conservé l’instrument ancien, devenu inactif, à côté du nouveau, par respect de la tradition. Le vars reste dans le tashti surâkhdâr et continue d’assister à l’opération qu’il n’accomplit plus.
5o Un certain nombre de tasht, ou soucoupes (tashta), destinés à recevoir les diverses offrandes, liquides ou solides (Vendidad XIV, 8).
6o Un certain nombre de coupes ou de vases, qui reçoivent les libations ou zaothra : on les appelait zaothrô-barana ou zôhr-barân (Vispéred, X, 2) 1[1].
Au nord de l’Àgyârî se trouve un puits : c’est de là que les prêtres prennent l’eau nécessaire au sacrifice, et c’est là qu’à la fin du sacrifice on verse l’eau de libation, le zaothra (Yasna LXXII, p. 441). Cette opération est dite jôr mêlavvi ou mélange des deux eaux. Outre le puits, l’Àgyâri doit avoir un jardin contenant un dattier et un grenadier : le dattier, khajuri, doit fournir le lien, l’aiwyâoṅhana, pour le faisceau du Barsom : le grenadier doit fournir l’urvarâm qui sera broyée avec le Hôm dans la

 

  1. Le Vispéred X, 2, réunit les instruments du Yasna : hâvanaèibya, tashtài, zaothrò-barcnâi, varesài baomô-aṅbarezànâi, tavaca baresmanò. — Le Vendidad, XIV, 8, a une énumération plus complète, comprenant tous les instruments sacerdotaux : voir le commentaire du passage.