lement moins complète, car elle omet Manushcithra, l’héritier de Thraètaona,
et Uzava, le successeur de Manushcithra ; mais elle est sur d’autres
points plus complète et plus archaïque : elle connaît un interrègne divin de
Mithra, qui, entre les règnes légitimes de Yima et de Thraètaona, recueille la
Gloire royale durant l’usurpation d’Azhi Dahâka ; elle connaît un autreinterrègne
divin, celui d’Atar ou d’Apàm Napàt, durant l’anarchie qui suit le règne
de Keresàspa et que remplissent les invasions d’Afràsyàb’. La période,
si écourtée et si incohérente dans Firdausi, qui suit le règne de Mînùcihr,
était donc, dans l’Avesta, traitée d’une façon définie et systématique. Non
seulement les successions sont les mêmes, mais il n’est point jusqu’aux
durées de règnes qui ne semblent déjà fixées. Takhma Urupa règne déjà
trente ans comme dans la chronologie postérieure. Les débris épiques de
l’Avesta appartiennent donc à un tout systématique, déjà élaboré dans tous
ses détails et arrêté dans son ensemble. Chaque figure héroïque est déjà
tout ce quelle sera et elle vient déjà en son temps et à son heure. Voici
les grandes lignes de cette histoire d’après le Zamyàd Yasht- :
Une première dynastie, celle des Paradhâtaou Peshdadiens, c’est-à-dire
des premiers législateurs, des fondateurs de la civilisation : comprenant
Haoshyahha, qui extermine les deux tiers des démons du Màzana ;
Takhma Urupa, qui chevauche Ahriman ; Yima Khshaêta, qui
fait régner sur terre la félicité des immortels, mais qui, à la On, se perd
par l’orgueil.
Usurpation du Serpenta trois tètes, Azhi Dahâka, qui renverse Yima, le fait scier en deux, et durant mille ans dépeuple la terre. Interrègne mystique de Mithra. Thraètaona, avec le secours de Haoma, renverse et enchaîne Dahàlva, qui, à la fin des temps, sera tué par Keresàspa ’. Règne de Thraètaona. Meurtre d’Airya par ses frères. Règne de Manushcithra ’.
Règne d’Uzava^
1. Ces interrègnes divins ont peut-cire été éliminés dans l’épopée post-islamique par des scrupules religieux.
2. En y ajoutant, d’après les autres Yaslits, quelq ucs chaînons nécessaires et certains. 3. Yl. XIX, noie 58.
-i. Yl. XIII, 131.