Page:Annales du Musée Guimet, tome 22.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
15
ZEND-AVESTA : VENDIDAD. — FARGARD I

Angra Mainyu, plein de morl, répondit en créant ces fléaux : les règles anormales 11 et la chaleur démesurée.

XVI

20 (76). Le seizième des lieux et pays excellents que je créai, moi, Ahura Mazda, fut le pays aux sources (?) de la Ranha 44 , qu’habitent des peuples sans chef 45 .

Et Angra Mainyu qui est plein de mort, répondit en créant ce fléau : l’hiver créé des Daêvas 46 .

21 (82). [1 y a encore d’autres lieux et d’autres pays 47 , beaux, profonds 48 , aux bons désirs 49 , brillants 50 .

X, 104) : haea usliaslara liindva avi daosliastarem hindun), de la Rivière orientale a la Rivière du couchant. Quelques-uns disent : il y en a une dans chaque Keshvar. »

43. Allusion à la nubilité précoce des filles de l’Inde, amenée, dit-on, par la coutume du mariage prématuré.

44. upa aodliacshu Ranliayùo. La Ranha est le Tigre : en effet, la traduction pehlvie ordinaire pour Ranha est Arvand (G. B.); or Arvand est l’ancien nom du Tigre : « si tu ne connais pas la langue pehlvie, sache que Y Arvand sc dit en arabe Uijla » (Firdausi, éd. Vullers, p. 51, vers 325) :

à' i** S Q'ü

Le sens de aodhaèshu est douteux, le Vd. P. et le G. B. le transcrivent sans le traduire : mais il doit se rapporter au bassin du haut Tigre, car le Vd. P. identifie la région à VArvastdn î Arum; or, ce terme désigne dans la géographie sassanide la partie septentrionale de l'Assyrie et de la .Mésopotamie limitrophe de l'empire romain (Garrez, Journal asiatique, 1869, II, 186). D’ailleurs, le fléau opposé parAhriman, étant l’hiver, nous renvoie aux hautes vallées du Tigre.

45. asârô, asardàr (non pas asuvdr) : « ils ne tiennent pas le chef pour chef » (sardàr pun sardàr là yakhsûnand, G. B.). Il s’agit, pour le commentateur sassanide, des tribus arabes qui harcèlent le pays. Voir la note suivante.

46. « C'est-à-dire que l'hiver y est rigoureux >> (G. B.). — Le Vd. Sadé ajoute les mots taozhyâca danhéusli aiwishtàra, auquel répond dans G. B. apash tàjik madam katarûnand « et les Tàjik (les Arabes) y oppriment » (cf. note 25).

47. « Qui n’ont pas été énumérés nommément » (Vd. P.).

48. Pris au figuré : « profondément enfoncés dans les œuvres de justice ».

49. G. B. « Ils interrogent beaucoup à propos des œuvres de justice » (kâri dàtislân kabad dar pûrsênd; cf. Vd. XVIII, 13; il faut donc, dans le Vd. P. pun saràn kabad obdûnand, corriger pun saràn en pûrsishn).

50. havând man Pars yamallûnêt : « il y en a qui disent : la Perse » (G. B.).