« le Seigaeur omniscient », ancien dieu du ciel, analogue à Zeus et à Jupiter’,
trouve son parallèle dans le dieu suprême des Védas, Varuna,
rAsura Viçvavedas, x l’Asura qui sait toutes choses » ; Mithra^ l’Apollon
iranien, est identique au Mitra védique et comme lui étroitement associé
au Dieu du Ciel-. Les mythes d’orage, qui jouent un si grand rôle dans les
Védas et mettent aux prises un dieu lumineux qui est la flamme de l’éclair,
et un Serpent, le Dragon de la nuée ■ — Indra et Ahi, Indra et Vritra —
mettent aux prises dans l’Avesta Atar, le Feu, avec le Serpent, Azhi Dahâka ;
une des formes les plus particulières de ce mythe, la lutte de Trailana
avec le Serpent à trois têtes, se retrouve transposée dans celle de ThraêtaonaavecleSerpentcà
trois têtes (Azhi Dahâka thri-kameredha khshvash-ashi
)’. Yama, fils de Vivasvat, le premier mortel, le premier mort,
l’instituteur du culte, se reconnaît dans Yima, fils de Vîvahhant, fils du
premier prêtre du Haoma, le créateur de la civilisation*. Le centre du culte
esti dans une religion comme dans l’autre, le sacrifice de Soma-Haoma,
et a pour foyer le feu sacré, ici Atar, là Agni.
Tous ces traits sont anciens et appartiennent à la plus vieille couche
connue de la religion de Zoroaslre : Ahura Mazda est, en effet, le dieu
suprême de Darius ; Mithra était déjà adoré au temps d’fiérodole et peut-être
peut-on le suivre jusqu’à l’époque de Cyrus^ Comment faut-il s’expliquer
la parenté d’ Ahura et de Mithra avec l’Asura indien et Mitra ? Par
une ancienne communauté religieuse entre l’Inde et l’Iran, par une vieille
religion indo-iranienne ? Ou par un échange historique, par une propagande
religieuse qui aura porté l’Asura du ciel et Mitra soit de l’Inde dans
l’Iran, soit de l’Iran dans l’Inde ? La question pour l’instant me semble
insoluble, dans l’absence de toute donnée historique sur Tàge et la formation
du Védisme et des Védas. Pour le point qui nous occupe, il suffit de
savoir que l’Ahura et Mithra sont à demeure dans l’Iran au v° siècle avant
1. Voir vol. 1, 22.
2. Vol. 1,14, note 39.
3. YasnaIX. 7, note 20.
4. Vol. 11, p. 17.
5. Vol. II, p. 442.