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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


premier insiriiment de la créalion : il est le type de l’humanité et son nom même est le nom de l’homme ’. Enlîn dans l’autre monde, c’est lui qui sert d’intermédiaire et d’intercesseur entre l’homme et Ahura-. Cette épithète de Vohu, « Bon » , semble nous transporter dans les régions morales plutôt que dans les régions itilellectuelles, si bien que Plutarque a pu définir Vohu Manô Osoç ejvcû ;, » le Génie de la Bienveillance »^ Mais ce qualificatif de Vohu doit être pris dans un sens plus large et désigne la Pensée, l’Esprit, dans son essence la plus haute et la plus pure et non pas exclusivement dans sa bonté morale. Les Gàthas désignent parfois le premier Amshaspand par le seul mot de Manô*, « Pensée, Principe spirituel ». L’Avesta même met en rapport avec Vohu Manô, non pas seulement Akhshti, la Concorde, mais aussi Khratu, l’Intelligence-’. Or aussitôt que Manô se dégage de la limitation purement morale et devient la Pensée, la Raison, l’Esprit dans sa forme générale et idéale, l’identité de Vohu Manô avec le Logos des Néo-Platoniciens éclate avec une évidence complète. Ici encore, c’est Philon qui nous présente les parallèles les plus frappants. Car on peut appliquer à la lettre h Vohu Manô ce qui a été dit du Adyoç Oetoç de Philon : « Comme première manifestation des puissances divines, il est le premier-né, le premier archange de Dieu ; comme type idéal de la nature humaine, c’est l’homme parfaite » Comme le Vohu 3Ianô des Gâthas, el d’une façon plus accentuée encore, le Logos est l’instrument de la création ’. Comme Vohu Manô, le Logos est l’intercesseur parfait, car il s’adresse au père pour obtenir l’oubli des fautes el l’abondance des biens Le Logos est l’envoyé, l’ange de Dieu, celui qui i. Vd. XIX, 20 : Vohu manô, vnhâman, ans/iiUà, « valiîuiKin, l’iiomme ». 2. Aogemaidê, iOAi : cf. Vd. XIX, 31.

3. De hide et Osiride, 47.

4. YasnaXXXIlI, 6 ; appelé mainyu, ibld., 9 (cf. 14) ; XLVll, 4. Appelé vahistem manô, XXVIU, 9 ; L, 4.

5. Sirôzâ, 2 ; vol. II, 307.

6. VACUiiiiûï, Uhluire du la. philosophie d’Alexandrie, I, 147. 7. ïivaviv Sa Xi^ov QtoXt, et’ oj /.aTsaxEuiaOï ; (le y.6a[j.oç. De Cherubim, I, 162, éd. Mangey, apud Schurer, /. L, 877). Peut-être faut-il presser plus que nous n’avons fait le sens de varczyantdansla formule « ptarcm vai’iliéu.sh varezayaiHÔmananhô «,

Ahura, père de l’agissant Vohu Manô » (Yasna LV,4).

8. ScnuRKR, /. /., 878, note 194.