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ORIGINES DU ZOROASTRISME. — V. ÉLÉMENT ANCIEN DANS L'AVESTA


l’ius. « Auraiiiiizda est un <liru piiissanl ; c’est lui (|ui a créé celle lei re ; lui ([ui a créé le ciel ; lui qui a née riinniuic ; lui «[ui a fait Darius roi ». Aurama/.da n’esl pas le dieu unique, car il rsl » le pliisgrand desdieux » (mathistu bagânâiii. H. 1’. Darius invoque Aurama/.da « avec lous les dieux ».

Quels sout ces dieux ? Pour un lecteur de IWvesta, ces mots « avec lous les dieux » évoqueraient les six Amshaspands el lous ces Yazatas matériels el spirituels enrégimentés dans le Sirù/.a. Pour les Achéménides, ces mots n’avaient point le même sens, .^ous avons vu, en effet, dans le chapitre précédent que les .mshaspandssonl une création néo-platonicienne. Aussi les dieux auxquels sacrifient les Perses d’Hérodote sont des divinités naturalistes, le Soleil, la Lune, la Terre, le Vent, les Eaux. Arlaxerxès Mnémon invoque nommément avec Aurama/.da deux autres dieux : ce sonl Mithra et Anahata (AnAhita), c’est-à-dire deux divinités naturalistes : le dieu de la lumière et la déesse des eaux.

L’examen du calendrier de Darius semble confirmer cette conclusion. On sallque dansle Zoroaslrisme avestéen, trente divinités, rangées dans un ordre syslémalique, président aux trente jours du mois ; douze président aux douze mois de l’année, de sorte que le calendrier est un résumé du panthéon ’. Or les noms des mois achéménides, bien que quelques-uns d’entre eux aient rapport à des cérémonies religieuses- el que par suite le calendrier ne fût pas exclusivement civil el laïque, sont absolument diEFérents des noms Ihéophores du système avestéen. On peut conclure de là que les préoccupations de culte el de religion de Darius n’étaient point celle de l’époque qui suivit, que son horizon religieux était autre el que l’ordre divin du Sîrùza lui était inconnu.

Bref, Ahura Mazda est pré-alexandrin, mais les Amshaspands et l’armée organisée des Izeds sont post-alexandrins

1. Vul. 1, J :i-30 ; vol. Il, Slroza.

2. Atriyàdiya, culte du feu. — BàgayAdi, culte du jardiu ( ? fêle du printemps). i. On suppose généralemenl ijue Tliéopompe est la source géiiéralo du lalileau du Zoroaslrisme douué tlaus le traité il’his et Osiris, de sorte que la tliéorie des Amshaspands serait pré-alexandrinc. Si on se reporte au texte, on voit que rien absoluincul n’autorise celte prosoniplion. I,’auteui’ décrit le Zoroastrisme de sou temps et cite Thoopompe pour une doctrine spéciale, celle des périodes du monde. T. III. ’