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Page:Annales du Musée Guimet, tome 24.djvu/78

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

rise la religion avesléenne, était déjà en vigueur au temps d’Hérodote : « Les Perses n’urinent ni ne crachent dans les rivières, ils ne s’y lavent pas même les mains et ne permettent pas que personne y fasse rien de semblable » *. Même culte pour le feu, et défense de brûleries corps. Cambyse révolta les Perses autant que les Égyptiens en faisant brûler le cadavre d’Amasis : « en effet, les Perses croient que le feu est un dieu, et il n’est point permis parleurs lois de brûleries morts, parce qu’un dieu ne doit pas, selon eux, se nourrir du cadavre d’un homme » -. La terre, pas plus que le feu, ne doit recevoir le corps privé de vie : « on n’enterre point le corps d’un Perse qu’il n’ait été auparavant déchiré par les oiseaux ou les chiens » : la chose du moins est certaine pour les Mages ^ Le sacrifice décrit par Hérodote est le sacrifice sanglant. Le fidèle conduit la victime dans un lieu pur, invoque le dieu et coupe la victime en morceaux ; le Mage qui assiste entonne une théogonie : cela fait, celui qui offre le sacrifice emporte la chair de la victime et en dispose comme il lui plaît*. Tel est le sacrifice offert par les héros des Yashts, par opposition au sacrifice sacerdotal, au sacrifice offert par Ahura et Zarathushtra et dont l’offrande consiste essentiellement en Haoma et en libations^. Mais les deux sacrifices, le sacrifice sanglant et le sacrifice non sanglant, peuvent très bien avoir coexisté déjà sous les Acbéménides, comme ils coexistent en Grèce et en Italie, comme ils coexistent d’ailleurs dans i. Hkrod., I, 138. Cf. plus liant p. xxiti, texte et notes. 2. Hkrod., 111, 10. Cf. vol. 11, xiii.

3. Hérod., 1, 140. — Peut-être seulement le principe de la pureté des éléments n’a-l-il pas encore pris cette rigueur extrême qu’il a dans l’Avesta. Les bas-reliefs de Naqshi-Rustam nous montrent Darius en adoration devant le feu : il ne semble pas avoir sur les lèvres le Padâm destiné à protéger l’élément divin de la souillure humaine. Le Padàra parait pour la première fois dans Strabon décrivant le culte du feu chez les Mages de Cappadoce (i" siècle de l’ère chrétienne) : -riapaç Tepiy.sîjjLEvo’. T.ÙM-xç, y.aBïiy.u’iaç èy.aTÉpuÔEV, <J.éy^’. toû ■/mjt.-zvi xi yî !"/,-^ ■/.%•. -ri ; TrapaYvatîSaç (Stra-B 0, XV). Le Padàm est l’indice d’un état plus avancé du scrupule religieux, qui peut-être n’existait pas encore dans la période ancienne. 4. HÉRon., L 132.

5. Yt. V, 7 et 104 ; 21, 25, 29, 33 sq. ; cf. notes 21 et 28. On pourrait se demander si cette opposition ne serait pas celle du sacrifice ancien au sacrifice nouveau, du sacrifice zoroastrien au sacrifice néo-zoroaslrien, du sacrifice pré-alexandrin, au sacrifice post-alexandrin. Mais on voit les guerriers convertis, comme VishlAspa