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LA RELIGION EN CHINE

Chinois eussent préféré la vie solitaire d’un ermitage dans la montagne ou d’un monastère aux plaisirs et à l’activité de la vie sociale. Outre les raisons matérielles qui amènent un homme à fixer sa demeure dans un monastère au milieu des montagnes, il doit quelquefois y avoir un sentiment de foi sincère dans les croyances qu’il a embrassées et une aspiration de l’âme vers un but qu’elle ne peut atteindre que par la méditation religieuse.

Il faut maintenant faire pénétrer le lecteur dans une autre sorte de temples, ceux de la religion taouiste. Quelques-uns de ces temples portent le nom de Kung, palais. On cherche à y représenter les dieux de la religion dans leurs demeures célestes, assis sur leurs trônes dans leurs palais, administrant la justice ou distribuant l’instruction.

Dans les grands temples taouistes, souvent appelés Kwan, on voit un grand nombre de divinités dans les diverses salles et appartements latéraux de l’édifice. Les sages illustres de l’histoire de la secte taouiste, les dieux des divers cieux dont parlent ses livres, les divinités des astres, et les dieux cycliques présidant aux soixante années du cycle national sont représentés suivant leur rang par des images.

Il y a, outre ces édifices, des temples dédiés aux dieux de l’Etat, au dieu de la guerre et aux protecteurs des cités et des villes. Ces constructions portent le nom de Meaou ; elles ont le même caractère que les temples de la secte de Confucius, dont nous venons de parler, et sont destinées à honorer les morts ; le gouvernement désigne leur place dans le panthéon national aux héros et aux hommes d’Etat défunts auxquels ces édifices sont consacrés. Les personnes qui occupent des positions officielles dans chaque cité visitent les temples dans certaines solennités publiques, quoique ce ne soit pas toujours avec des intentions amicales qu’ils donnent ainsi leur appui à la secte de Taou.

Que le lecteur se figure qu’il va, le matin du jour de la nouvelle ou de la pleine lune, au temple consacré au dieu patron d’une ville chinoise, le Ching-hwang-maou. Si l’heure est assez matinale, il pourra assistera une cérémonie intéressante. Les mandarins de la ville sont réunis pour entendre une des lectures impériales adressées aux classes ouvrières sur leurs devoirs spéciaux ; il y a seize de ces lectures. L’empereury parle au peuple comme un père à ses enfants : « Laboureurs, tisserands et cultivateurs de mûriers, soyez