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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

diligents à accomplir votre tâche. Comment le pays pourrait-il fournir à votre nourriture et à votre vêtement sans votre travail ? » C’est l’empereur Kanghi, Kanghi le grand, ainsi que les jésuites le nomment avec justice dans leurs lettres, qui institua cette coutume mise en pratique pour la première fois sous le règne de son fils au commencement du dix-huitième siècle. Dans une de ces instructions, lue publiquement parle greffier de la ville en présence des fonctionnaires du gouvernement et d’un auditoire restreint qui l’écoutent avec respect, l’empereur attaque les religions idolâtriques du pays. Le peuple est averti qu’il ne doit point fréquenter les temples bouddhistes ou taouistes, ni prendre part aux fêtes idolâtriques célébrées en certains jours dans les villages. L’impérial censeur appelle les prêtres bouddhistes les bourdons de la société, des créatures semblables aux teignes et autres insectes malfaisants, qui vivent du travail des autres et ne se livrent a aucun travail honnête. Quand il en a fini avec ces deux religions hétérodoxes, l’empereur passe à la critique de certaines autres sectes ; parmi lesquelles, dit-il, est le Teen-choo-Keaou (le christianisme catholique romain). « C’est, dit-il, la religion des Occidentaux. Ces hommes de l’Ouest « sont habiles dans les sciences mathématiques ; aussi sont-ils employés au « tribunal astronomique pour calculer les éclipses et le cours des corps célestes ; mais leur religion ne s’accorde pas avec les doctrines orthodoxes. « Vous, mon peuple, vous ne devez, en aucune façon, croire en elle. »