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CHAPITRE IV
CONFLIT DES PARTIS RELIGIEUX EN CHINE

L’existence dans la Chine de trois religions nationales occasionne un perpétuel conflit d’opinions religieuses parmi le peuple de cette nation. On y trouve de grandes divergences de sentiment sur les sujets religieux. Entre la classe lettrée, disciples de Confucius, et la multitude, sectateurs de Bouddha et de Taou, il n’y a jamais eu d’affinité. Les premiers s’enorgueillissent de pouvoir affirmer qu’ils n’adorent aucune image, les seconds soutiennent que les représentations sont des symbolismes utiles. Heureusement, pour sa durée, le système de Confucius a toujours eu de son côté la puissance politique et intellectuelle ; les meilleurs auteurs l’ont soutenu dans leurs livres, tandis qu’ils condamnaient les autres systèmes ; le gouvernement, de son côté, a souvent persécuté les bouddhistes et les taouistes, et quand il a étendu jusqu’à eux son patronage, il le leur a accordé dans la croyance que leurs doctrines concordaient avec celles du grand philosophe national.

Dans le chapitre précédent nous avons donné un exemple des protestations constamment renouvelées par le gouvernement confucéen orthodoxe de la Chine contre le bouddhisme et le taouisme et contre le christianisme. Depuis quelques siècles pourtant, le parti dominant a renoncé à persécuter les deux autres religions nationales ; il a pris des habitudes de tolérance et se contente de les désavouer dans des protestations publiques. Dans les dé-